CLC, Élections, UA

Par CAS-INFO

Le Comité laïc de coordination reste mobilisé. Dans une lettre adressée au Président de l’Union africaine, datée de samedi 23 juin 2018, soit le jour même où la Commission électorale venait de procéder à la convocation de l’électorat, le CLC s’inquiète de l’absence de mise en œuvre de l’accord de la Saint Sylvestre et promet de poursuivre la mobilisation.

« Aucune mesure significative d’impartialité et de bonne foi n’a été d’application de la part des gouvernants et de la direction de la Commission électorale nationale indépendante », accuse l’association affiliée à l’Église Catholique.

Alors qu’aucun opposant emblématique n’a été libéré ni aucun exilé politique autorisé à regagner le pays et que les arrestations arbitraires, la tension sociale ou encore l’instrumentalisation de la justice continuent – comme le décrit la correspondance – devant ce climat qu’il qualifie d’intolérable, le CLC redoute que le résultat du processus en cours n’ait aucune chance de conforter l’unanimité nationale et de garantir la paix pendant et après les élections. Pour l’association contestataire, « si cette situation perdure, la RDC s‘achemine vers un chaos certain et généralisé. », peut-on lire dans ce document.

Une inquiétude également renforcée par ces affiches publiques à travers le pays ainsi que les propos de certains membres de la Majorité présidentielle faisant ostensiblement état de la candidature du président Kabila à un 3e mandat. Mais aussi par la haute direction de la CENI qui a, aux yeux du CLC, perdu toute crédibilité pour garantir la transparence et l’inclusivité du processus. « Comme l’atteste son obstination à imposer le recours à la machine à voter non prévue par la loi et décriée par tous », font remarquer les laïcs.

Face à ce tableau, le CLC sollicite « une grande implication » de l’Union africaine, afin, note-t-il, de « permettre au peuple congolais de vivre une alternance pacifique qui puisse garantir la paix et la stabilité dans la région ». Pour sauver l’intérêt commun, conclut la lettre, « le CLC n’a pas d’autre choix, dans les semaines qui viennent, que de reprendre ses actions avec l’ensemble du peuple congolais, plus que jamais mobilisé et éveillé ».