Katumbi, retour

Par CAS-INFO

« Je ferai campagne au pays car c’est mon droit et mon devoir. Ne craignez rien ». Sur son compte twitter ce lundi, Moïse Katumbi donne le ton des événements qui vont entourer sa campagne et sa candidature dans les prochaines semaines. Comme il fallait s’y attendre, dans ce face-à face que l’ancien gouverneur du Katanga a voulu avec le public sur les réseaux sociaux, c’est la question de son retour au pays qui a ouvert les débats.

« Entre le 24 juillet et le 8 Aout, je serai à Kinshasa pour m’enrôler », a annoncé le candidat d’Ensemble en prenant soin de ne pas donner de date fixe. Après plusieurs promesses non tenues, Moïse Katumbi s’est évidemment vu obligé de répondre à la préoccupation de savoir s’il devait finalement décider de soutenir un autre candidat en cas de sa disqualification. Réponse de l’intéressé, « soyez rassuré, je vais rentrer ».

Car Moïse Katumbi en est convaincu, toutes les affaires judiciaires qui l’accablent constituent une manœuvre du Pouvoir visant à l’empêcher de se présenter. Ainsi, au sujet de sa nationalité, il assure : « je suis Congolais et je serai candidat », a-t-il insisté en taclant au passage une « justice aux ordres » qui traite « son cas » directement à la Cour suprême pour, selon lui, empêcher toute voie de recours. « C’est inacceptable, on veut me condamner au plus vite », a pesté l’opposant.

« Je suis favorable à l’union de toute l’opposition »

Alors que la donne politique a brutalement changé avec l’acquittement début juin, par la CPI, de l’ancien vice-président Jean Pierre Bemba, interpellé sur la possibilité de former une alliance avec le chef de file du MLC, Moïse Katumbi y voit même une grande force. « Je suis favorable à l’union de toute l’opposition, y compris avec Bemba qui est l’un des acteurs majeurs », a-t-il expliqué. Il a par ailleurs remercié Félix Tshisekedi, le président national de l’Udps, dont il salue l’entente et le même objectif, l’« alternance cette année », a dit M. Katumbi qui a eu le même mot pour Vital Kamerhe, « Ndugu yangu », « mon frère », a-t-il lancé, en swahili, à l’adresse de l’ancien président de l’Assemblée nationale.

Cette sortie de l’ancien gouverneur du Katanga intervient au lendemain de la convocation par la CENI de l’électorat, alors que des doutes persistent sur la fiabilité du vote électronique que tient à utiliser la Centrale électorale. Pour lui, Corneille Nangaa [President de la CENI] ne veut pas être audité car il sait que sa machine à voter permet la triche. « Tous les pays qui l’ont utilisé nous ont alerté sur les risques, la loi électorale l’interdit, la CENI est au service de Kabila », a tranché un Moise Katumbi, particulièrement offensif.