Avec le temps qui s’écoule, la possibilité de voir les preuves disparaitre est à redouter. C’est la crainte qu’exprime ce mercredi la directrice Afrique centrale de Human Rights Watch. Dans une tribune publiée dans le journal américain, le New York Times, Ida Sawyer tente d’accentuer encore un peu plus la pression sur les Nations unies.
« António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, a promis que son organisation fera tout son possible pour faire en sorte que la justice soit menée. Mais plus de deux mois se sont écoulés et ses mots commencent à se creuser. Ni les Nations Unies, ni les gouvernements suédois et américains n’ont fait assez pour arriver au faire la lumière sur qui ont tué Mme Catalán et M. Sharp, qui ont donné les ordres et pourquoi », s’indigne la chercheuse qui rappelle que les 4 congolais qui accompagnaient les deux agents de l’ONU tués fin mars dernier – l’interprète Betu Tshintela; Un conducteur de moto, Isaac Kabuayi; Et deux pilotes moto non identifiés – manquent toujours à l’appellent.
Mme Sawyer craint, en effet, que, le plus longtemps les nations unies attendront, plus une enquête sera difficile. Avec la possibilité, selon, elle, de voir les preuves disparaitre. « Des rapports [qui nous parviennent] font déjà état des soldats qui creusent les fosses communes pour couvrir les traces de leurs crimes », rapporte-elle.
Les violences au Kasaï ont fait des centaines de victimes. Selon les Nations unies, au moins 42 fosses communes ont été découvertes dans la région et quelques 1,3 million de personnes ont été déplacées par la violence, d’après les chiffres de Human Rights Watch. Sans oublier le plus de 1,5 million d’enfants touchés par la violence et la malnutrition.
Le bras de fer entre le Gouvernement congolais et l’ONU pour mettre en place une commission d’enquête semble tourner à l’avantage de Kinshasa pour l’instant. Une semaine est passée depuis l’ultimatum du Haut-commissariat au droit de l’homme et la volonté des autorités congolaise de prendre la direction de toute procédure internationale.