Olive Lembe Kabila

Les derniers développements de la crise politique en République démocratique du Congo laissent tout le monde, analystes, observateurs, journalistes, dans l’expectative. Bien malin celui qui se risquera de prédire ce qui attend les Congolais dans les prochaines semaines et les prochains mois.

Soupçonnée de chercher à organiser un référendum constitutionnel pour permettre au chef de l’État Joseph Kabila, qui ne peut plus se représenter, de briguer un 3e mandat, la Majorité présidentielle a dépêché jeudi le gouverneur de la ville de Kinshasa André Kimbuta pour désamorcer le soupçon en niant l’existence d’un tel projet. Or, s’il n’y a pas de réforme constitutionnelle, il doit y avoir, logiquement, et, selon l’accord de la Saint Sylvestre, le suffrage universel pour élire un nouveau chef de l’État. Quand ? La question reste (toujours) posée. Mais en cas d’élections, la MP n’a pas d’autres choix que de présenter un candidat (un dauphin ?).


André Kimbuta lance l’enregistrement des lecteurs à Kinshasa

« Cap vers les élections »

C’est pour cette raison que dans ce numéro, CAS-INFO se projette vers l’avenir électoral de la famille présidentielle, sans Joseph Kabila, mais avec les potentiels successeurs. Parmi eux, un nom est revenu avec insistance pendant des longs mois au plus fort de la crise. Avant de dispaitre : celui de Olive Lembe Kabila, l’épouse du chef de l’État.

« Si le chef n’y va pas, elle est la seule qui peut lui garantir la sécurité », confiait, peu avant la montée en puissance de la crise, un gouverneur de province fidèle. Tandis qu’un journaliste de la presse présidentielle plaide, lui, « la seule personnalité, en dehors de Joseph Kabila, à disposer l’expérience présidentielle pour toutes ces années passées aux côtés du président »

Mais, difficile de lire dans les pensées de « Maman Olive » comme l’appellent affectueusement les Kinois. En a-t-elle envie ? Est-elle, vraiment, ce choix, là ? Après avoir conquis les coeurs d’une grande partie des Congolais pendant les deux derniers quinquennats, Olive Lembe Kabila s’est murée dans le silence, malgré quelques sorties sporadiques, lorsque la crise s’est fortement installée. La dernière fois que l’épouse du chef de l’État a réapparu, c’était il y a 3 semaines, début mai, à Goma, où elle s’était rendue au chevet des victimes des atrocités perpétrées par les groupes armés au Nord Kivu.


À Goma, Olive Lembe Kabila reçue par Julien Paluku

Simple visite de consolation et rien d’autres ? Certains n’ont pas hésité d’y voir une façon de (re)tâter le terrain. Car, suivre la position de la la Première dame sur les enjeux majeurs de la crise, notamment, le maintien ou non du chef de l’État au pouvoir, n’est pas un exercice facile.

Le 9 Juin 2016, profitant du secours qu’elle porte aux refoulés de Brazzaville, en pleine polémique sur oui ou non, un dialogue supervisé par une médiation internationale, elle critique sévèrement ceux qui refusent la main tendue du « père de famille » en sollicitant l’intervention d’un voisin. Un message subtil en direction de l’opposition qui redoutait un dialogue « made in Kabila », un dialogue piège.

Mais en épousant (avec raison) les thèses des stratèges du pouvoir, Olive Lembe venait, peut-être, d’opérer un virage à 180 % par rapport à sa conception initiale de la fin de leur bail au Palais de la nation.

« Son image de proximité avec la population peut faire mouche »

On était en tout cas loin de cette visite privée aux allures d’adieux dans sa province natale du Bas Congo (aujourd’hui Kongo Central) en 2013, lorsque, les yeux dans les yeux, de Kasangulu à Boma, la Première dame expliquait aux Ne Kongo que le temps arrivait où « vous allez vous souvenir de nous ».


La Première dame en visite privée au Bas-Congo

Depuis, la machine politique a pris le dessus et tout peut encore arriver. Après avoir éliminé de la course (pour l’instant), Moïse Katumbi, candidat de l’opposition jugé le plus dangereux, Joseph Kabila qui donne l’impression de faire tourner sans ambages le processus électoral – la Ceni enregistre les électeurs sans désemparer, le Gouvernement Tshibala a déposé son projet de Budget et jure d’aller aux élections – peut bien se résoudre à jouer la carte Olive Lembe.

Reste à savoir si l’intéressée peut avoir envie de mener un tel combat. Mais « en l’absence d’adversaires sérieux, son image de proximité avec la population doublée d’une promesse de balayer la cour peut faire mouche auprès des électeurs », pronostique un connaisseur de la vie politique congolaise.



2 thoughts on “RDC : le silence de « Maman » Olive”
  1. Elle au pouvoir c’est un Kabila bis mais pire encore car, elle a appris tous les coups bas de son marie et va avec force utiliser une machine prédatrice qui a fait les preuves dans le mal. En outre, la face sympathique qu’on la connaît et d’être vraie.

  2. Olive LEMBE est proche de qui, de quel peuple, s’il est proche de toi qui ecris cet article, ok demande a Olive de se presenter comme candidate de la MP, si la MP la presente comme candidate a la presidence, ca sera du coup l’eclatement de cette plate forme. Une autre chose l’inexperience de son mari a amene le pays la ou il est. Aucune des promesses electorales n’a ete vraiment realisee, les 5 chantiers, la fameuse modernite? a moins que je ne vive pas en RDC. Donc la MP consciente de l’echec de Kabila ne peut meme pas presenter quelqu’un qui porte ce nom car il represente l’echec, l’incopemtence, le sadisme, le cynisme, la corruption bref un mobutisme bis…

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