Par Siméon Isako

Le débat sur la Congolité a été également évoqué lors de la rencontre entre le chef de l’État et les sénateurs membres de l’Union sacrée ce week-end à Kinshasa.

Selon un sénateur qui a pris part à la rencontre et qui s’est confié à un média local sous couvert d’anonymat, le chef de l’État a invité ses interlocuteurs à « prendre de bonnes décisions » sur plutôt la question liée à la « double nationalité ».

Le président de la république a, toujours selon la même source, déploré le fait que « certains Congolais qui se réclament de père et mère ont laissé ce pays dans le gouffre. »

« Si le pays est à ce niveau, il y a ceux qui se disent Congolais de père et de mère qui l’ont laissé dans un gouffre. », aurait donc déclaré Félix Tshisekedi dans des propos rapportés par le même sénateur. Nos frères (de la diaspora ndlr) ont beaucoup fait pour la République démocratique du Congo. Il nous a invité à réfléchir sur la double nationalité, a renchéri le sénateur.

La position du chef de l’État la plus officielle jusque-là concerne justement la question de la double nationalité. Il y a quelques mois, Felix Tshisekedi invitait les parlementaires à voter des lois pour associer la diaspora congolaise à la gestion du pays.

« J’ai vécu longtemps à l’étranger, je connais ce problème. Nous avons milité de l’étranger avec des congolais qui ont d’autres nationalités mais qui sont congolais et se battent pour le Congo de la même manière que ceux qui sont au pays. J’ai trouvé que c’est injuste de continuellement les tenir à l’écart. Un congolais, quelle que soit la nationalité acquise après les péripéties de la vie, est de nature toujours attaché à son pays. Ça, c’est ce que j’ai toujours constaté, il aime son pays même si parfois on en fait un peu trop mais nous aimons notre pays. Il faut permettre à ces compatriotes, moi je les appelle ainsi de la diaspora de pouvoir être à l’aise. Maintenant, je n’impose rien mais il faut leur permettre de prendre part au débat à l’intérieur de leur pays soit en participant activement à la politique« , avait-il exhorté les députés de l’Union sacrée lors de la dernière rencontre à la cité de l’UA.

Depuis plusieurs semaines, le débat sur la Congolité, initiative de Noël Tshiani, ancien candidat à la présidentielle de 2018, est à la base d’une forte polémique.

Pour, dit-il, des raisons de souveraineté nationale et éviter l’infiltration au sommet de l’État, Noël Tshani propose de « verrouiller » la présidence de la République et d’autres « fonctions sensibles » du pays, et de ne les réserver qu’aux Congolais de père et de mère. Plusieurs partis politiques, personnalités mais aussi certaines forces vives du pays s’opposent à cette démarche.