Par CAS-INFO
Pour la première fois, depuis 1979, les Angolais vont mettre ce mercredi 23 août 2017 un autre nom sur le bulletin de vote. Un autre que celui d’Eduardo Dos Santos. Après 38 ans règne sans partage, le président angolais, 74 ans, raccroche les crampons. Il se retire au profit de son dauphin et fidèle ministre de la défense. Le candidat du MPLA, João Lourenço, donné archi favori, a été omniprésent durant toute la campagne. À moins d’un miracle pour une opposition marginalisée, il devrait l’emporter.
En tout cas, l’événement n’est pas tant celui qui va poser ses valises au Palais présidentiel de Luanda dans les prochains jours, mais celui qui en sort. Événement non seulement pour les Angolais, mais pour l’Afrique et la région agitée des grands Lacs.
Non, il n’y a pas que des présidents à vie dans cette région trouble. Après le maintien contesté du burundais Pierre Nkurunzinza au pouvoir, le « glissement » toujours en cours du Congolais Joseph Kabila en RDC, et tout récemment le score à la soviétique du Rwandais Paul Kagamé réélu pour un 3e mandat face à une opposition inexistante, l’Angola s’apprête à envoyer un signal différent et historique.
Voilà qui va nous changer un peu des nouvelles sur les présidents qui s’accrochent à leur fauteuil et qui ne veulent pas s’en aller après avoir épuisé leur bail dans les palais présidentiels.
Certes, Dos Santos n’est pas ce Saint ange qui va du coup se transformer en sauveur de la démocratie. Lui qui a réduit au silence l’opposition pendant des décennies, réprimé toute contestation même d’ordre social dans son pays. Ceci dit, comment ne pas saluer cette décision – si rare sur le continent – de partir quand il est encore temps et de donner au pays la possibilité de respirer un air frais. Même si, personne n’est dupe, le MPLA va concerner le pouvoir. C’est déjà ça le plus important. En RDC en rêve. En Angola on le fait.