Angola, RDC

Les Angolais sont appelés aux urnes ce mercredi 23 août 2017 pour élire leur nouveau président. Après 38 ans de règne, Eduardo Dos Santos passe la main. Sauf énorme surprise, à son dauphin et fidèle, João Lourenço, le candidat du puissant MPLA.

S’il n’y a pas de grand suspens en Angola, en RDC, cette élection est suivie avec beaucoup d’attentions. Et pour Chatham House, the Royal Institute of international Affairs, un institut de recherche basé à Londres, le Congo Kinshasa sera la priorité de la politique étrangère du nouveau président.

« Ce qui se passe en RDC est une préoccupation majeure et stratégique de longue date pour l’Angola, et Luanda investit plus profondément dans la réflexion stratégique sur le Congo que la plupart de ses voisins », souligne dans une analyse publiée sur le site du centre de recherche, Dr Alex Vines Obe, directeur de recherche et chargé du programme Afrique de l’Institut, à quelques heures du vote.

Alors que la crise politique qui dure depuis des longs mois en RDC affecte le géant voisin, Alex Vines Obe note que l’Angola, à travers ses envoyés spéciaux, et dans le cadre de la Conférence internationale sur la région des grands Lacs, s’investit beaucoup dans la recherche d’une solution apaisée. Et « les acteurs politiques congolais de la Majorité comme de l’opposition visitent régulièrement Luanda ».

Une RDC stable, « important », pour l’Angola

Car pour l’Angola, estime encore Alex Vines Obe, « une RDC stable et prévisible est le plus important objectif de la politique étrangère de Luanda ». Le conflit au Kasaï, qui a jeté des milliers réfugiés Congolais dans les provinces frontalières du pays a mis en évidence cet objectif, que le nouveau maitre de Luanda aura à cœur à matérialiser rapidement.

« Là où, auparavant Luanda a vu la stabilité au Congo passée par le report des élections, l’Angola estime de plus en plus qu’un retard indéfini sur l’organisation des élections sera finalement préjudiciable à la stabilité à long terme », rappelle encore le chargé du programme Afrique au Chatham House pour qui, à mesure que la situation s’enlise de l’autre côté, Luanda a commencé ces derniers jours à manifester de signes d’impatience envers Kinshasa.

Par ailleurs, plus que le simple souci pour sa propre sécurité, c’est la perte d’influence sur la RDC au profit des autres puissances de la région qui est surtout redoutée du côté de Luanda en cas du pourrissement de la situation. Pour toutes ces raisons, les Congolais regarderont la présidentielle angolaise et les premiers pas du nouveau président avec beaucoup d’intérêts.