RDC, Présidentielle

Par CAS-INFO

À une semaine d’élections générales en Republique démocratique du Congo, les esprits sont surchauffés. En particulier après le report des scrutins préalablement prévus le 23 décembre 2018 et désormais renvoyés au 30 décembre 2018. Il n’en fallait pas plus pour qu’un sondage douteux vienne ajouter de la tension à une situation déjà volatile.

Le document, faux, porte le nom du magazine français déstiné à l’Afrique, Jeune Jeune. La dénomination de l’hebdomadaire est présente, ses couleurs aussi (noire et rouge). Problème, la réalisation infographique qui montre le candidat du FCC Emmanuel Shadary en tête des intentions de vote n’émane pas de nos confrères qui ont immediatement démenti.

La RDC et les sondages, une histoire de frustrations

Les sondages sont une denrée rare et difficile à réaliser en RDC, un pays continent et dépourvu d’infrastructures adéquats. Conséquence, les rares études d’opinion sont souvent sujettes à contestation. En octobre 2018, le Bureau d’Études, de Recherches et de Consulting International (BERCI) publiait, en collaboration avec le Groupe d’Études sur le Congo (GEC), les résultats d’un sondage sur la prochaine présidentielle, avec Félix Tshisekedi (36%), en tête, suivi de Vital Kamerhe (17%) et d’Emmanuel Shadary (16%).

Bénéficiant d’une assez bonne crédibilité notamment pour son affiliation à l’université de New York, le GEC, coparticipant à ce sondage, n’a pourtant pu échappé aux critiques sur cette étude qualifiée de « ridicule » par certains leaders de l’opposition relégués loin derrière et de « manipulation » par le Gouvernement.

En octobre 2016, au beau milieu de la crise née de l’absence des élections, le résultat d’un sondage minutieux (réalisé entre mai et septembre 2016) sur un échantillon solide (7545 personnes interrogées) dans toutes les provinces – part les deux mêmes organisations, montrant l’opposition d’une grande majorité de Congolais (81,4%) à un troisième mandat du chef de l’État Joseph Kabila – avait provoqué la colère des autorités. Celles-ci avaient déjà déclaré persona non grata sur le territoire congolais, le directeur de GEC Jason Stearns, pour un autre rapport dérangeant quelques mois plus tôt sur les massacres