Kabila, Congrès

Par CAS-INFO

C’était le Jour J. Ça restera le jour R. Le jour du rendez-vous manqué. Encore. Ce 23 décembre 2018, les Congolais devaient se rendre aux urnes pour renouveler le Président, les chambres législatives ainsi que les assemblées provinciales. Comme en 2016, puis, en 2017, ces élections ont été de nouveau reportées. Le pays tout entier reste suspendu à une séquence qui n’en finit plus.

Car les Congolais viennent de loin. Après une élection tendue post indépendance qui porte Joseph Kasavubu, premier président de l’histoire du pays au pouvoir le 1er juillet 1960, ce dernier, en conflit ouvert avec son premier ministre Patrice Emery Lumumba, est renversé en novembre 1965 par un coup d’État militaire du Colonel Mobutu. Le pays entre alors dans une longue dictature.

Pendant 32 ans, un seul homme règne sur le pays et sur le parti État le Mouvement populaire de la révolution dont il est le fondateur et unique candidat, à des élections, au cours desquelles Mobutu s’oppose contre Mobutu.

Chassé le 17 mai 1997, l’espoir de retrouvé une véritable démocratie s’est toute de suite envolé lorsque le nouveau maitre de Kinshasa, Laurent Désiré Kabila, interdit à son tour les partis politiques, enferme les Opposants et relègue le plus en vue d’entre eux, l’historique Étienne Tshisekedi dans son village natale. Et que dans la foulée, une nouvelle guerre éclate, un ans à peine après la libération de l’AFDL. L’assassinat de Laurent Désiré Kabila le 16 Janvier 2001 ouvre une nouvelle période d’incertitude mais aussi de nouvel espoir.

Espoir de voir un jeune président, Joseph Kabila, remplacé son père à la tête de l’État. Contrairement à ce dernier, s’ouvrir au dialogue, mettre fin à la guerre et remettre le pays sur le chemin des élections démocratiques et multipartites plus de 50 ans plus tard après l’indépendance. L’exploit renouvelée en 2011 permet au chef de l’État d’être réélu. Depuis, les Congolais attendent désespérément de gouter aux délices des urnes.

En effet, les élections post Joseph Kabila doivent marquer le premier transfert pacifique du pouvoir. Après décembre 2016, cela aurait pu être décembre 2017. Tous les regards sont tournés vers le 30 décembre 2018. Nouveau rendez-vous. Dans l’incertitude.