Par Siméon Isako
Au cours du conseil des ministres du vendredi, le chef de l’État est revenu sur la rationalisation de l’action de la justice dans le renforcement de la gouvernance publique et de l’État de droit.
Le Président de la République a rappelé le rôle pivot reconnu à la justice dans l’architecture institutionnelle du pays.
« Il revient de constater que loin de se relever de ses faiblesses, pour l’instant notre justice va encore mal, s’invitant sur le banc des accusés à la grande incompréhension et désolation de notre peuple. Chaque jour, dans tous les coins du pays, le peuple assiste abasourdi scandaleusement à des actes ou des comportements de certaines acteurs judiciaires ainsi qu’à des actions ou décisions judiciaires à la limite du hasard et de la théâtralisation de celle-ci, creusant davantage, la méfiance le plus légendaire entre le peuple et la justice » a-t-il déploré.
Le Président de la République a indiqué qu’au regard du dysfonctionnement relevé tant pour ce qui concerne la justice pénale, la justice civile ou administrative qui sont la voie qui mène à la justice, est assimilée à tort ou à raison à un véritable chemin de la Croix, précisant que dans cet environnement, le conseil supérieur de la magistrature devrait se mobiliser pour relever efficacement les défis de la régulation administrative et disciplinaire de la magistrature.
« Le Président de la République attend aussi y veiller dans le cadre de ses prérogatives constitutionnelles, car face à une telle situation, c’est lui qui devient pour la population en danger et désespéré comptable ou coupable de cette inaction ou de l’action désarticulée de la justice » a-t-il renchéri.
Sans enfreindre à l’indépendance constitutionnelle du pouvoir judiciaire qui bien plus qu’un droit exclusif pour le magistrat, en est une garantie reconnue pour les justiciables d’avoir une justice impartiale , le Président de la République a chargé la ministre d’État, ministre de la Justice, garde des sceaux de travailler avec le Conseil supérieur de la magistrature en activant la passerelle légale du cadre de concertation prévue à l’article 17 du règlement intérieur du Conseil supérieur de la magistrature afin de proposer une série de pistes de solution rapide.
«D’autant que l’Inspection générale des services judiciaires et pénitentiaire comme instrument d’accompagnement du ministère de la Justice est appelée à jouer son rôle de manière efficace, il va sans dire que si le problème est structurel, une évaluation s’avère capitale afin de conduire à une révisitation des mécanismes légaux et même institutionnels pour insuffler à la justice un souffle nouveau », a-t-il dit.