Greenpeace, cette ONG internationale spécialisée dans la protection des forets, est choquée par l’expulsion d’un réalisateur français et l’annulation du visa de l’un de ses employés par les autorités de la RD Congo à la suite d’un tournage dans la province de l’Equateur. Dans un communiqué de presse jeudi 2 mars, son responsable de la communication, Mbong Akiy Fokwa Tsafack, a rapporté que l’équipe était sur place pour filmer le quotidien des communautés dans la zone d’Imbonga, près de la concession forestière des Etablissements MOTEMA.
Selon Irène Wabiwa Betoko, responsable de la campagne forêt à Greenpeace Afrique, ces employés étaient en RDC légalement, avec toutes les autorisations et documents nécessaires, notamment une accréditation officielle du Ministère de la Communication et des Médias. Vendredi 17 février, ils étaient surpris par les autorités locales qui ont ordonné au réalisateur et à l’équipe qui l’accompagnait de quitter la zone pour se rendre à Mbandaka où le matériel vidéo du réalisateur et son passeport lui ont été confisqués, ainsi que le passeport d’un employé non congolais de Greenpeace, avant que lui et l’équipe soient renvoyés à Kinshasa.
Pour rappel, en février dernier, Greenpeace a révélé l’allocation illégale par l’ancien ministre de l’Environnement Robert Bopolo Mbongenza de deux concessions forestières, en violation du moratoire de 2002 sur les nouveaux titres forestiers. Ces révélations ont été l’objet de vives critiques du gouvernement congolais de la part des donateurs internationaux, car elles confirment le chaos ambiant du secteur forestier dans le pays.
Pour Irène Wabiwa, le fait que ces employés documentant les activités des communautés dans les concessions forestières soient expulsés sans aucune raison légale, seulement quelques semaines après nos révélations, est très inquiétant, et nous laisse penser que cette décision a été influencée par les intérêts de grandes entreprises forestières pour limiter le rôle critique de Greenpeace. Et elle indique en autre que cette expulsion est une nouvelle manifestation inquiétante de la manière dont certains officiels congolais essaient de limiter le rôle des médias et de la société civile dans le pays, pour protéger notamment les intérêts de grandes entreprises.
Pour l’instant, aucune réaction du Gouvernement congolais à ce sujet.