Par CAS-INFO
Ils ne se laisseront pas faire. C’est l’état d’esprit qu’entendent diffuser les leaders d’Ensemble, au lendemain de la mise à l’écart de leur candidat, Moïse Katumbi, empêché de déposer sa candidature à la présidentielle de décembre 2018, dans le délai.
Olivier Kamitatu, Pierre Lumbi ou encore Delly Sesanga, la garde rapprochée de l’ancien gouverneur du Katanga se mobilise pour éviter à la RDC des élections sans Katumbi. « Il n’y pas d’élections crédibles sans l’inclusivité, sans le retour de Moïse Katumbi », a lancé le Secrétaire général du Mouvement Katumbiste lundi en appelant sur twitter à la « mobilisation générale » dans toutes les provinces du pays.
Pour sa part, le Président d’Ensemble, Pierre Lumbi, a exhorté dimanche le chef de l’État, Joseph Kabila, à lever « la malheureuse mesure qui retient injustement moïse Katumbi à l’etranger », a indiqué l’ancien conseiller sécurité à la Présidence de la république, dans une déclaration, tout en se félicitant du choix du « dauphin » par l’actuel locataire du Palais de la Nation.
Mais si l’ancien ministre des travaux publics entend la jouer, balle à terre, ce n’est pas le cas d’Olivier Kamitatu. Dans un tweet, lundi, le porte-parole du candidat, a, lui, prévenu le Président de la Republique des conséquences à venir, des mesures prises aujourd’hui contre l’opposition. « Si [Joseph] Kabila s’entête à maintenir en prison des innocents, à exclure du processus électoral Moïse Katumbi, à organiser une parodie d’élections, sa loi sur les anciens chefs d’État connaitra le même sort qu’il a réservé à l’Accord de la Saint Sylvestre », a assuré l’ancien Président de l’assemblée nationale en faisant allusion au dernier texte adopté par le Parlement congolais dont l’objectif est de garantir à Joseph Kabila, sa famille et leurs biens, la sécurité, une fois qu’ils auront quitté le pouvoir.
Depuis la fin de dépôt des candidatures aux prochaines élections et l’empêchement de Moïse Katumbi à postuler, les proches du propriétaire du TP Mazembe multiplient les appels en faveur de l’inclusivité des scrutins. Une démarche à la fois indispensable et délicate pour les adversaires de Joseph Kabila qui doivent se rassembler pour pouvoir l’emporter le 23 décembre 2018. Peuvent-ils y parvenir sans l’opposant le plus populaire du pays selon tous les derniers sondages ? La réponse la plus appropriée, c’est, peut-être, Sindika Dokolo qui l’a apporté lundi. « Qu’on l’apprécie ou pas, accepter que Moïse Katumbi soit empêché de se candidater de cette façon, avec des procès bidon, un blocus à Kasumbalesa, les moyens d’État déployés contre lui, c’est accepter la tricherie dès le début de la campagne et inviter Joseph Kabila à tricher encore », a alerté cet autre opposant, également dans le collimateur de Kinshasa.