Par Jean Pierre K
Il aura passé plus de sept ans à l’étranger, bien loin du Congo, loin de Beni-Butembo, sa région natale dont il a continué d’exercer sa forte influence…, malgré son statut d’exilé ‘’volontaire’’. Pour signer son come back, Antipas Mbusa Nyamwisi a choisi un moment historique et c’est le secrétaire général de son parti, le RDC – KML qui a annoncé son retour sur twitter.
#RDCAntipas Mbusa Nyamwisi de retour au pays après 7ans d'exil. Il vient notamment honorer la mémoire d'Étienne Tshisekedi et participer à la sensibilisation contre la maladie à virus ebola, qui devient une urgence nationale voire plus. pic.twitter.com/rOy7Mc50nU
— Grégoire Kiro (@kiro_gregoire) May 31, 2019
Rendre hommages à Tshisekedi, la symbolique est forte. C’est justement grâce à ce dernier, encore président du conseil des sages du rassemblement fondé à Genval, que l’ancien ministre des affaires étrangères entré en disgrâce avec Joseph Kabila, a vu son nom cité avec insistance dans le lot de personnalités emblématiques aux pourparlers directs du centre catholique inter-diocésain dont l’accord entériné le 31 décembre 2016 a conduit le pays aux élections.
Malgré la forte pression des catholiques et de la rue, le volet décrispation de cet accord consacré notamment au retour des exilés politiques ne sera jamais appliqué sous Kabila. Il eut fallu que Félix Tshisekedi arrive au pouvoir pour que le dossier soit finalement dépoussiéré.
« J’ai reçu moi-même le passeport des nouvelles autorités congolaises parce que je n’en avais pas depuis une année et demie. Il n’y a donc plus de raisons de rester à l’étranger. Je dois pouvoir rentrer et surtout essentiellement dans ma région qui est en proie à l’épidémie d’Ebola », confiait le désormais ex-exilé.
Mais dans son fief de Beni, l’ancien patron de la diplomatie congolaise est pourtant indexé d’être le principal instigateur de la crise sécuritaire qui sévit dans la région. Plusieurs rapports l’accusent de soutenir les ADF et autres mouvements criminels qui déstabilisent la zone, en proie à une insécurité cyclique. Son camp parle d’un coup fourré contre un « leader qui dérange ».
Très proche de Moise Katumbi, revenu lui aussi au pays le 20 mai, l’ancien chef milicien sera le seul ténor de la coalition Lamuka à participer aux obsèques d’Étienne Tshisekedi. Présents au pays, Katumbi, Fayulu et Muzito ont dit n’avoir pas reçu d’invitations pour assister à la cérémonie d’hommages.