Par P. Ndongo
L’ancien ambassadeur de France en RDC Pierre Jacquemot a estimé dimanche sur France 24 que le nouveau report de l’annonce des résultats en RDC était une démonstration que le pouvoir de Kinshasa avait peur. Il chercherait selon lui à gagner du temps.
« Il faut interpréter ce report comme le fruit de la peur du clan Kabila qui est installé depuis une vingtaine d’années au pouvoir, peur de voir son candidat Ramazani Shadary perdre ces élections. », a expliqué l’ex diplomate français.
Selon lui, le camp Kabila a tellement d’intérêt en jeu qu’il cherche à gagner du temps du temps. « Peut-être pour placer certains de ses financements à l’etranger. », a-t-il relevé.
« Il essaie de gagner du temps face à une pression internationale qui est forte mais surtout face à la pression intérieure incarnée par la Conférence épiscopale nationale du Congo qui joue un rôle absolument décisif dans le contrôle de ces élections et qui avoue aujourd’hui connaitre le gagnant de ces élections. », a conclu celui qui est devenu chercheur à l’Institut français des Relations internationales.
La CENCO, un rôle décisif
La CENCO est en effet au centre du jeu politique depuis son rapport préliminaire, choc, le jeudi dernier, dans lequel elle a fait état des données en sa possessions qui consacraient un candidat comme président de la République. Pour Pierre Jacquemot, le rôle de l’église est décisif dans ces élections.
« Aujourd’hui l’église a déployé un dispositif extrêmement efficace, une présence dans chacun des bureaux de vote, un système parallèle de transmission et de consolidation des résultats qui fait que l’Église joue le rôle quasiment d’un dispositif de traitement des élections peut être plus efficace encore que celui du pouvoir. », a analysé le spécialiste français.