Par CAS-INFO
Le soutien de la communauté pour le développement de l’Afrique australe en faveur du président congolais s’est-il totalement effrité ? Il suffit de lire la presse de la région pour s’en rendre compte. Et en particulier, la presse angolaise.
D’après le numéro du weekend de l’agence angolaise de presse, Angop, la mobilisation de la SADC sur le dossier congolais ne serait pas du tout du goût des autorités congolaises. En témoignent les difficiles tractations qui ont précédé l’ouverture à Kinshasa d’un bureau de suivi du processus électoral pour le compte de l’organisation du sud du continent (lire notre article à ce sujet).
La SADC a dû patienter des semaines avant que Kinshasa ne mette finalement à sa disposition des locaux pour son bureau de liaison, révèlent nos confères angolais qui ajoutent concernant l’envoyé spécial de l’organisation annoncé dans la capitale congolaise depuis des mois que ce dernier « attend toujours » pour être reçu par le chef de l’État.
Pour la presse régionale, la frustration du pouvoir congolais trouverait son explication dans la transformation en cours dans cette région. « Il faut dire que l’équilibre au sein de l’organisation a complètement changé. En cinq mois, Joseph Kabila a perdu deux de ses principaux soutiens », décrypte ainsi pour Angop, un diplomate.
Les soutiens en question étaient bien connus à Kinshasa : le Zimbabwéen Robert Mugabe, poussé à la sortie par l’armée en novembre 2017 et Jacob Zuma, qui a dû démissionner le 14 février 2018 suite aux affaires de corruption. Privant Joseph Kabila de deux voix parmi les plus influentes de la région.
Les conséquences de ces changements pour le régime en place à Kinshasa ne se sont pas faites attendre. Si le nouveau président zimbabwéen n’a pas tardé à réserver une visite au Plais de la Nation le 28 février 2018, le successeur de Zuma, Cyril Ramaphosa, n’a pas lui hésité à tolérer une réunion consacrant la candidature à la présidentielle de l’opposant congolais Moïse Katumbi, considéré par certains comme le favori du prochain scrutin.
Ajouter à cela l’Angola qui pousse en coulisse, et c’est la presse angolaise qui le dit, pour une alternance chez le grand voisin. Sans oublier le tenace Botswana (lire notre article à ce sujet) qui, à travers son tout nouveau président, vient à nouveau d’appeler au départ de Joseph Kabila. Autant d’éléments encombrant pour ne pas dérouler le tapis rouge à un émissaire de la SADC au Palais de la Nation ?