Par Pedro Lwanga, Analyste indépendant
Avec sa sortie médiatique discriminatoire, ségrégationniste, la Licoco a-t-elle reçu mission de décrédibiliser la Commission instituée par le Chef de l’Etat ?
Des Congolais – de surcroît animateurs d’une ONG de défense des droits de l’homme – qui qualifient des Congolais de « Chinois noirs » : voilà où conduit le Rapport final de l’Igf sur la Sicomines ! Pire, cette ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption s’affiche elle-même comme faisant partie de la Commission initiée pourtant de bonne foi par le Président Félix Tshisekedi déterminé à entendre tous les sons de cloche, c’est-à-direceux des pour, des contre et des neutres, question de se faire une idée précise sur ce qui se passe autour de l’affaire contrat sino-congolais ou Sicomines avant, bien sûr, de décider en connaissance de cause…
Dans son communiqué du 3 avril 2023, la Licoco « alerte sur la présence dans les travaux préparatoires de la révisitation du Contrat Chinois, des personnes manifestement acquises à la cause chinoise, sans nul doute, à coût des billets verts, pour torpiller les efforts de la RDC d’aboutir à la signature d’un avenant à la convention SICOMINES, tel que souhaité par Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat ».
Elle note que « Depuis une semaine, les travaux préparatoires regroupant plusieurs structures étatiques sous la présidence du Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat, ont démarré dans le but d’arrêter une Feuille de route de négociation avec les Entreprises Chinoises. La LICOCO qui y participe constate avec indignation les tentatives de quelques personnes mal intentionnées faisant partie de ce groupe de travail qui cherchent à jeter un discrédit sur le rapport combien appréciable de l’Inspection Générale des Finances, naviguant ainsi à contrecourant de la décision du Chef de l’Etat et de la volonté du peuple Congolais. Ces personnes cherchent à faire retarder la révisitation souhaitée par tous les congolais par des manœuvres dilatoires du genre à solliciter un autre audit technique de la Convention SICOMINES » !
Ainsi, s’affiche-t-elle à la fois juge et partie avec pour conséquence première d’ôter, elle-même, la crédibilité dont la Commission a besoin pour mieux fonctionner.
Pire pour elle, mieux pour l’opinion, elle révèle à l’attention de la communauté nationale et internationale ne pas être seule dans cette commission à partager la même opinion. En effet, elle affirme que « La LICOCO ainsi que les autres organisations de la Société Civile Gardiennes des intérêts de la RDC, mettent en garde ces ‘chinois noirs’ et les tiennent à l’œil ». Elle soutient « détenir toutes les informations sur ces personnes qualifiées de ‘chinois noirs’ » et « promet de ne pas hésiter à rendre publiques les identités de ces ennemis de la République si ces derniers ne renoncent pas à leur plan macabre et à leur envie d’enrichissement rapide sur le dos du peuple Congolais ».
Conséquence : la Licoco présente la Commission non pas comme une initiative à la recherche de la vérité sur le contrat sino-congolais, mais comme une structure montée pour couler la Sicomines !
POURQUOI ET AU PROFIT DE QUI !
En plus de se livrer à la discrimination et à la ségrégation, en plus de les accuser de corruption, elle va jusqu’à proférerdes menaces physiques à l’endroit des Congolais qu’elle interdit d’ailleurs d’exercer leurs droits démocratiques, en l’occurrence ceux d’expression et d’opinion garantis par la Constitution.
Comment une organisation se disant sérieuse et siégeant dans une commission appelée à être sérieuse peut-elle se livrerde façon aussi ostensible à ces dérives ?
Dès lors qu’elle identifie des « Chinois noirs » dans cette commission, devrait-on déduire, en réponse du berger à la bergère, qu’elle fait partie des « Occidentaux noirs » ?
Pendant qu’on y est, l’allusion aux billets verts (dollars)s’applique normalment à qui ? Est-ce aux « Chinois noirs »censés être servis en yen ou aux « Occidentaux noirs » servis en dollars !
C’est ici que prend tout son sens l’invite du sénateur Prince Kaumba dans sa motion du 1er avril dernier au Sénat : «Ne transposons pas sur notre territoire des conflits d’intérêts qui ne nous concernent pas ».
Autrement, une ONG s’estimant crédible ne peut pas s’opposer à un autre audit technique de la Convention Sicomines contenant dans ses dispositions l’article 20 qui prévoie, pour le règlement de tout différend, soit une solution à l’amiable, soit l’arbitrage international ! A l’une et à l’autres’impose impérativement un audit contradictoire.
Voilà où mène la chinophobie dont se nourrissent des compatriotes qui, depuis 1990, ont pleinement joué la carte de la fragilisation des institutions publiques en faveur des puissances extérieures qui continuent, elles, à affaiblir le Congo dans toutes les tribunes. La situation sécuritaire à l’Est en est la preuve.
Premiers à contester la victoire électorale de Félix Tshisekedi en 2018, ils n’ont pas réussi par un plaidoyer en faveur du régime en place à amener ou ramener au pays au cours de ces 4 dernières années un seul investisseur. Ils ne peuvent pas du jour au lendemain cesser de présenter la RDC en pays corruptible.
Le Rapport de l’Igf sur la Sicomines leur ayant permis de rebondir, les voici en train de piéger la commission sur laquelle compte pourtant le Président de la République pour s’informer au travers du débat contradictoire…
La même question revient : pourquoi, et au profit de qui !