Par Franck Badibanga, Chef de travaux, Chercheur en droit , Avocat et Analyste Politique

La CENCO et l’ECC avaient délibérément choisi de faire blocage à ce processus de désignation du successeur de Nangaa, allant même à jeter le discrédit sur Denis Kadima, ce pauvre citoyen, pétri de compétences et ayant toute l’approbation des six autres confessions religieuses. Mais les prélats qui hier voyaient en cet homme un danger qui jusqu’à présent paraît pour une supercherie aux yeux de tout le peuple, change de langage comme pour dire que c’est l’église catholique qui aurait appuyé sa candidature. Et que l’église ne s’y est jamais opposée. Apparemment le vent a tourné, et les hommes d’église ont certainement compris que la prophétie des médiocres autrefois évoquée par le feu cardinal Monsengwo, les rattrape. Au lieu de faire la victime, un mea-culpa suffirait.

Le dimanche dernier le porte-parole des prélats catholiques a fait une sortie médiatique, au sujet de la désignation des animateurs du nouveau bureau de la CENI. Et qu’avons-nous découvert de plus?
Rien! Sinon que Kadima est compétent, qualifié et avec une bonne étique morale. Mais le problème est et reste son appartenance ethnique, Kadima est un Kasaïen et ça ne passe pas pour ces hommes en soutane. Car aucune preuve n’a été apportée à la place publique susceptible d’incriminer Kadima.

Le plein pouvoir aux députés

Les confessions religieuses viennent de manquer la seule occasion en or de se mettre autour d’une table et trouver un compromis pour sortir la tête haute de ce brasier qui en réalité ne serait une fausse manœuvre. Les parlementaires qui ont compris que la CENI mérite un expérimenté peu importe sa tribu ou zone de provenance, ils veulent décanter la situation et ça ne peut que nous réjouir. Puis qu’il y a un candidat, les élus vont devoir entériner ce choix de la majorité absolue afin qu’il soit aux commandes de la Centrale Électorale. Par ailleurs, il est triste que de voir un tel scénario pour ceux qui sont sensés être les juges par excellence puisqu’hommes d’église.
C’est seulement au Congo démocratique où les catholiques et l’ECC peuvent se donner le luxe de combattre l’expérience profit de la médiocrité.