Par CAS-INFO
Le diable se cache dans les détails. Ce dicton populaire n’a jamais eu tout son sens que dans la guerre de communication que se livrent la Commission électorale nationale indépendante et la Conférence épiscopale nationale par correspondances et médias interposés.
Si, aux accusations de ‘’violation des dispositions légales relatives à l’organisation des élections’’, la CENCO a rétorqué en revendiquant son rôle d’ ‘’observateur’’, les évêques ont par ailleurs, tenu à dissiper toute confusion sur le vocabulaire à retenir concernant leur annonce du candidat qui a, selon eux, remporté le scrutin présidentiel.
🚨 [Urgent] #RDCVote « Les données en notre possession issues des PV consacrent le choix d’un candidat comme président de la république », annonce la CENCO https://t.co/esZrwIDZu3 #RDC pic.twitter.com/X2RSHy8tFX
— CAS-INFO (@CASINFO_RDC) 3 janvier 2019
Dans sa lettre qui accuse les prêtres catholiques, Corneille Nangaa évoque non pas des résultats mais des « tendances ». Des tendances qui, selon la CENI, ‘’sont de nature à intoxiquer la population en préparant un soulèvement dont la CENCO serait tenu pour le seul responsable’’. Tendances, c’est également la terminologie choisie par le FCC pour dénoncer la proclamation ‘’en toute illégalité des tendances culminant au choix d’un candidat bien identifié à la présidentielle.’’. Une manière pour les deux instances de laisser penser que des « tendances » pouvaient malgré tout évoluer dans l’autre sens.
#RDC Nangaa réplique à Nshole et le met en garde de ‘’préparer un soulèvement dont la CENCO serait tenu pour le seul responsable’’ https://t.co/8ssikQJtaX #RDCVote pic.twitter.com/rqNpyMw5Nr
— CAS-INFO (@CASINFO_RDC) 5 janvier 2019
Opération déconstruction du côté de la CENCO qui a choisi, dans sa réplique, d’ignorer le mot »tendances », préférant avancer que suivant les procès-verbaux affichés dans les bureaux de vote, et selon les informations venant des témoins des candidats, »la population savait déjà ceux sur qui elle a, en majorité, porté son dévolu ».
En majorité. Le mot n’est pas choisi au hasard car il entend prévenir, aux yeux des évêques, que l’histoire n’est plus dans le domaine des ‘’tendances’’ mais du « quasi définitif ». Les données en leur possession « consacrant » déjà, comme indique leur rapport préliminaire, « un candidat président de la République ».
Mais le dernier appartient à la CENI qui vient de le démontrer en reportant l’annonce des résultats provisoires la semaine prochaine.