Par Siméon Isako
Kalenga Makonga est actuellement directeur général a.i au fonds de promotion de l’industrie (FPI). Il a été nommé, pour assurer l’intérim, le 13 juillet 2021 par le ministre de l’Industrie, Julien Paluku, à la suite de la suspension de Kitebi Kibol-m’vul Patrice, Directeur Général.
Une mesure consécutive à la recommandation de la 8ème réunion du Conseil des Ministres du 18 juin 2021, elle-même motivée par une dénonciation de détournement présumé de l’Inspection Générale des Finances (IGF) après contrôle de gestion du Fonds de Promotion de l’Industrie.
Seulement, plusieurs jours après la nomination du mandataire intérimaire, des voix s’élèvent pour dénoncer une « désignation irrégulière d’un fonctionnaire » de l’État [ Ndlr Kalenga Makonga] disposant de deux numéros matricules, et ce, en violation des textes du pays.
Ces dernières décrient la violation de la loi N°16 /013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière des services publics de l’État dans son chapitre 3 , articles 115 mais aussi et surtout la loi organique portant statut des magistrats dans son chapitre 3 articles 65 qui stipule que « Hormis les cas de détachement ou de disponibilité, les fonctions de magistrat sont incompatibles avec toute activité professionnelle, salariée dans le secteur public ou privé« .
En effet, d’après un document du FPI, consulté par CAS-INFO ce lundi 30 août 2021, l’actuel directeur général a.i de cet établissement public, dont le numéro matricule est 00313, a été élevé au rang de directeur par le Directeur général Patrice Kitebi en date du 17 juillet 2021.
Et un mois plus tard, le même homme, magistrat de son état depuis plusieurs années sous le (deuxième) numéro matricule : D.000702, a été, cette fois, élevé par Félix Tshisekedi au poste de procureur général de la République près le tribunal de grande instance comme le prouve l’édition du 23 juillet 2020 du journal officiel dans sa 99 ème page.
Ce qui laisse à croire que Kalenga Makonga a et continue d’assumer simultanément et en toute « irrégularité« , voire « impunité« , la fonction du procureur de la République près le tribunal de grande instance ainsi que celle Directeur général a.i du FPI et bien avant; les fonctions de cadre dans ladite société.
Selon plusieurs analystes, cette fraude « entretenue » par M. Kalenga Makonga est passible des sanctions graves sur le plan administratif.
Joint par CAS-INFO, le service de communication du FPI assure que M. Kalenga n’est plus magistrat depuis de nombreuses années, mais refuse tout net, de mettre à la disposition de votre rédaction, les pièces justificatives, arguant une question de vie privée.
« Le DG a.i avait déjà démissionné de la magistrature. Ça fait plus au moins 20 ans. La nomination est une erreur matérielle parce que dans la liste des magistrats promus on retrouve même les noms des personnes décédées. L’erreur n’est pas liée à la personne qui a démissionné mais plutôt à l’administration. Il détient, par ailleurs, les preuves de sa démission. En sus, le Dg ai a été recruté au FPI à l’époque de Jeanine Mabunda. Il y preste depuis plusieurs années« , a expliqué Elvis Ngwale, le chargé de communication du FPI.
Cette version de fait a été soutenue par le chargé de communication du ministre Paluku.