Par Siméon Isako

Dans son troisième volume contenant deux numéros dont l’un a été publié en août 2021 et l’autre prévu de paraître à la fin de l’année en cours, Congo challenge à traiter 4 articles notamment : la stabilité macroéconomique, développement financier et croissance économique en République Démocratique du Congo 1990-2019, les effets agrégés et désagrégés de la Covid-19 sur la dynamique des prix intérieurs en République démocratique du Congo mais aussi la variabilité thermique durant les six dernières décennies dans la région de Kinshasa, Afrique Centrale.
Le deuxième article signé par Henock M. Katuala, Patrick Lukau Ebonda, Élie Ndemba, Tshilambu et Alexendres Nshue démontre qu’au regard de l’expérience de la RDC de 1990-2019, la stabilité macroéconomique est nécessaire pour le développement financier mais les effets de ce dernier sur la croissance peuvent être limités en l’absence d’une profondeur financière et des institutions de qualité.

Selon les auteurs, les efforts de développement de l’activité financière ne doivent pas être bâtis que sur des mesures de stabilisation macroéconomique mais aussi sur des réformes financières et institutionnelles conséquentes.
Dans son exposé , le professeur Jean-Baptiste Ntagoma, directeur de la Rédaction, a insisté sur le fait que les résultats obtenus, avec un test de causalité et des modèles ARDL et TAR, attestent que les efforts déployés par le gouvernement pour assainir l’environnement macroéconomique dans les années 2000 ont positivement joué sur l’activité financière dans le pays, mais celle-ci a eu une portée marginale sur la croissance dans le court et le long terme.
D’après lui, ceci tient à une absence de profondeur financière qui affecte la structure des opérations financières et ne leur permet pas de bien soutenir l’activité économique avec l’état des institutions en place.
En plus des efforts à conjuguer pour préserver la stabilité macroéconomique, il y a nécessité pour la RDC, de faire des réformes dans le secteur financier et de la gouvernance pour en améliorer la supervision et faire des gains de croissance.


« Par ailleurs, il s’est dégagé de notre analyse que la qualité des institutions est appelée à jouer un rôle important dans le processus de développement économique . Il est donc nécessaire pour le gouvernement congolais de continuer ou d’approfondir les réformes publiques et dans le secteur privé. En effet pour soutenir la croissance, il ne suffit pas de faire des réformes dans le secteur financier , il faudrait également créer un environnement qui permettrait au secteur privé de demander davantage de ce capitaux et d’en faire bon usage« , lit-on dans la page 57 de cette revue.


Le troisième article a documenté les effets de la pandémie de Covid-19 sur l’évolution de l’indice des prix à la consommation (IPC) en République démocratique du Congo (RDC). En appliquant le test séquentiel de Bai et Perron (2003) sur l’IPC.
L’auteur de cet article qui a détecté la présence d’une rupture significative sur la trajectoire de l’inflation à la quatrième semaine du mois de mars 2020, à montrer à l’aide d’un modèle GARCH qu’en l’absence du choc de Covid-19, la croissance de l’IPC en 2020, en cumul hebdomadaire, aurait été de 6,4% contre une valeur observée de 14,7%. Selon cet article, la part de l’inflation attribuable à la Covid-19 (Covid-inflation) est estimée à 8,3 points de pourcentage.
Pour évaluer les effets désagrégés de la Covid-19, d’une part, nous utilisons le diagramme de Pareto. L’écrivain démontre que la crise de Covid-19 a impacté l’inflation à travers ses principales sources de variation habituelles, en amplifiant les fragilités structurelles déjà existantes, mais aussi à travers les fonctions Covid-sensibles telles que la santé.

Les résultats de sa recherche, mettent en évidence cinq fonctions clés qui ont été la cause de 87,2% de la Covid-inflation. D’autre part, il décompose l’IPC national en ses sous-composantes urbaines. Cette décomposition permet de caractériser les effets différentiels spatiaux de la Covid-19 sur l’évolution des prix dans les principales villes de la RDC où l’inflation a été calculée en 2020.
Cette partie de la revue met ainsi en exergue les pans du marché des biens et services qui ont été les principales sources de volatilité de l’inflation en RDC en 2020, et dans lesquels les réformes pour renforcer la résilience sont nécessaires.