L’organisation non gouvernementale Human Rights Watch tire la sonnette d’alarme. Elle redoute une décision imminente des États-Unis de suspendre la loi Dodd Frank 1502 qui permet de surveiller le secteur minier dans les zones des conflits. Cette proposition « apparemment en cours d’examens par l’administration Trump pour suspendre une règle qui oblige les sociétés à révéler l’origine de leurs sources d’approvisionnement en or et autres minéraux potentiels issus des zones de conflits risque d’enrichir les groupes armés commettant des abus en Afrique », s’est inquiétée l’ONG dans un communiqué publié le 10 février à Washington.
Pour Arvind Ganesan, directeur de la division Entreprises et des droits humains au sein de l’ONG, si l’administration Trump veut assainir le secteur des minerais, « cela n’a aucun sens d’affaiblir l’action des entreprises qui tentent d’empêcher l’enrichissement des malfrats aux pratiques abusives », a-t-il déclaré.
Adopté en 2010 par l’administration Obama et spécialement en raison du conflit dans l’Est de la République Démocratique du Congo alimenté selon plusieurs rapports par la lutte pour le contrôle des ressources naturelles, la loi Dodd Frank exige que les sociétés cotées en bourse aux États-Unis déterminent si leurs produits contiennent un ou plusieurs de ces quatre minerais – l’étain, le tantale, le tungstène et l’or – provenant de la RDC ou de l’un de ses neuf pays limitrophes.
Human Rights Watch assure que de nombreuses entreprises de premier plan ont adopté la règle Dodd Frank et prouvé qu’elle fonctionne. Une règle, pourtant, plus que jamais menacée par une administration qui démantèle tout depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison blanche.
Le conflit dans l’Est du pays a fait des millions des morts, victimes des ressources naturelles disent certains.