Par Siméon Isako

L’Observatoire de la dépense publique (ODEP), a donné de la voix ce vendredi 18 février 2022 au sujet de la polémique qui oppose le ministre des Finances et la CENI face au décaissement de fonds alloués aux opérations électorales, frais d’installation des membres du nouveau bureau, frais de paiement du personnel et le frais pour l’achat des véhicules.

Dans sa communication faite ce jour et intitulée « Encore des élections Business au Congo » , l’ONG de contrôle des dépenses publiques déplore la violation par Nicolas Kazadi de l’article 6 de la loi relative aux marchés publics mais aussi le fait d’avoir placé la CENI sous tutelle du BCECO en rapport avec l’acquisition des véhicules.

« Comment a-t-il ordonné le paiement sans disponibilité des crédits budgétaires, sans appel d’offre, pire encore, la décision du Ministre des finances voulant placer la CENI sous tutelle du BCECO a violé le décret du 28 décembre 2010 portant création, organisation et fonctionnement de la cellule de gestion des projets et des marchés publics au sein de la CENI », a dénoncé l’ODEP.

Pour l’ODEP le recours au BCECO pour effectuer des marchés de la CENI en lieu et place d’une cellule des marchés publics créée au sein de l’organe électoral sera un facteur déclencheur des rétros commissions, surfacturations, conflit d’intérêt dans le processus d’acquisition du matériel électoral et autres.

Dans sa récente sortie médiatique le ministre des Finances avait fait savoir qu’ils avaient dans le tuyau « une dépense d’environ 1,6 millions USD pour les véhicules de la nouvelle équipe du bureau. Ces véhicules devraient être payés en même temps que la première dotation de fonctionnement en décembre. Nous nous sommes réservés de le faire parce que la CENI nous a envoyé des cotations de véhicules qui n’avaient rien à avoir avec ce à quoi ils avaient droit au regard de leur rang protocolaire, les prix pratiqués étaient de 30 à 40% supérieurs aux prix les plus relevés qu’on pouvait retrouver sur le marché ».

Ce dernier avait estimé bon de passer par le BCECO que par la CENI elle même.

« Nous avons préféré faire un paiement direct auprès des fournisseurs aux vrais prix. Cela a poussé la CENI à prétendre que nous entamons son autonomie et son indépendance. Ce qui est une conception totalement erronée ».