Kamerhe, Opposition

Par CAS-INFO

Deux semaines après l’enregistrement des candidatures aux élections du 23 décembre 2018, le verdict de la CENI est tombé. Sur 25 dossiers déposés, à la présidentielle, seuls 19 ont été retenus. Six candidats ont été écartés parmi lesquels l’ancien vice-président de la république Jean Pierre Bemba.

Si le patron du MLC est exclu de la liste provisoire des prétendants à la magistrature suprême, Félix Tshisekedi, Martin Fayulu et Vital Kamerhe, eux, sont épargnés. Mais depuis les annonces de la CENI, un seul homme dans l’opposition est la cible des critiques : le Président national de l’UNC.

Ciblé, pour sa propension supposée, à ne « chercher que son intérêt personnel » au détriment de l’opposition, Vital Kamerhe joue-t-il vraiment double jeu ? Dans une déclaration publiée samedi, l’UNC se dit en tout cas « solidaires » avec les candidat exclus et exprime sa « désapprobation à l’égard de l’irrecevabilité des candidatures de certaines grandes figures de l’opposition en particulier, celles de Jean Pierre Bemba et d’Adolph Muzito », peut-on lire dans ce texte. De quoi convaincre les détracteurs de l’ancien président de l’assemblée nationale ? Difficile de le mesurer. Une chose est toutefois sure, le positionnement de l’UNC et son leader ces dernières 48 heures semble être de nature à jeter le trouble dans la confiance mutuelle entre Opposants à Joseph Kabila

« Que gagne l’opposition en se précipitant ? »

Pour avoir déjà  refusé de signer le communiqué commun de l’opposition vendredi, quelques heures avant les décisions controversées de la CENI, le candidat de l’UNC s’est attiré la foudre du reste de l’opposition. Pour autant, à l’UNC, on affirme dur comme fer avoir adopté la meilleure attitude pendant cette séquence. « Nous avons demandé que l’on attende la publication de la CENI, ils n’ont pas voulu. Que gagne l’opposition en se précipitant sur base des rumeurs ? Quelques heures étaient difficiles [à patienter] ?», explique à CAS-INFO un haut cadre du parti.

Pas question, donc, d’accepter d’être le coupable dans cette affaire. Pour l’UNC, les « amateurs » sont ceux qui ont placé « précipitamment » Félix Tshisekedi sur la liste des potentiels candidats à l’exclusion. Alors que le numéro un de l’UDPS figure finalement sur la liste provisoire de la CENI. En revanche, démontre encore le parti rouge et blanc, Adolph Muzito, qui ne figurait pas sur la liste des inquiétudes de l’opposition, a, lui, été écarté, fulmine ce proche de VK.

L’UNC écarte Jean Pierre Bemba

Mais si le parti de Vital Kamerhe, a, avec, le communiqué querellé,  de quoi mettre en difficulté ses partenaires de l’opposition, dans le reste d’états majors politiques, on ne comprend  pas pour quelle raison le délégué de l’UNC, à la CENI, a voté en faveur de l’irrecevabilité des 6 candidats de l’opposition. Selon les procès-verbaux de la longue plénière de la CENI consultés par CAS-INFO, sur les 13 membres de la centrale électorale, un, à savoir, le représentant du MLC, a logiquement claqué la porte. Tandis que les 12 restants, dont les délégués de l’UDPS et de l’UNC, ont voté pour rejeter les dossiers de Jean Pierre Bemba, d’Adolph Muzito, de Moka ou encore d’Antoine Gizenga.

Si l’UDPS qui milite depuis des mois pour changer son représentant à la CENI, le rapporteur Jean Pierre Kalamba, accusé de ne plus obéir à la ligne du parti, l’UNC qui a de son côté, toujours gardé confiance en son délégué, aura du mal à justifier ce choix. Si ce n’est étaler un peu plus les difficultés de l’opposition à se rassembler.

L’opposition cherche à construire un projet commun pour espérer l’emporter en décembre prochain. Une ambition pour laquelle la confiance mutuelle sera un facteur déterminant. Pour l’instant, les adversaires d’Emmanuel Shadari donnent l’impression de naviguer sur des eaux agitées. Vital Kamerhe, lui, doit, pouvoir, très vite, clarifier la situation. Lui qui, pour le moment, encourage simplement les « victimes » de cette « injustice », à saisir la Cour constitutionnelle.