Par Siméon Isako
Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle de 2023 continue de faire fonctionner son laboratoire pour gagner la confiance des congolais qui devraient décider du sort de chacun des candidats à la présidentielle du 20 décembre de l’année en cours.
L’homme de Kashobwe qui ne cesse de foncer avec son combat diplomatique au niveau régional, européen et américain, veut passer à une autre dimension des choses.
Moïse Katumbi veut, à présent, amener son combat contre Félix Tshisekedi sur un front que son entourage et beaucoup d’observateurs estiment être le « talon d’Achille » de l’actuel chef de l’État.
« Le président Moïse Katumbi fera tout pour prouver sa puissance de feu à Félix Tshisekedi. Il lui fera comprendre qu’il a joué un rôle important dans sa vie politique. Ce combat se jouera sur quatres pistes« , lâche un cadre du parti Ensemble pour la République qui a requis l’anonymat.
Selon lui, « la mise en place d’un bloc interne anti Tshisekedi, l’usage de la presse nationale et internationale en sa défaveur, faire monter la pression diplomatique à l’internationale et faire plusieurs œuvres caritatives, contribueront à changer la donne sur l’échiquier politique congolais afin d’obtenir le désaveu de Félix Tshisekedi par le peuple congolais« .
Coalition anciens Kabilistes, Mukwege et Fayulu
D’après des informations recueillies par CAS-INFO auprès des sources proches de Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur du Katanga entend convaincre le clan Kabila, Martin Fayulu, candidat malheureux à la dernière présidentielle, Matata Ponyo, le docteur Denis Mukwege, Jean Claude Muyambo, Franck Diongo, Jean Marc Kabund, plusieurs autres personnalités mais aussi les Eglises catholique et protestante sans oublier les mouvements citoyens notamment Lucha et Filimbi à soutenir sa candidature pour faire face à Félix Tshisekedi en 2023.
L’entourage de Moïse Katumbi, se montre conscient sur le fait que « aller à la présidentielle en cavalier solitaire, ferait les affaires de l’actuel président de la République« .
Il faut « un candidat unique capable de bouleverser la dynamique électorale et obtenir l’adhésion à l’internationale sur sa façon de comprendre la question électorale en RDC avant, pendant et après le 20 décembre 2023, vu que Tshisekedi à la CENI et cour constitutionnelle en sa faveur« , a-t-il insisté.
Mettre la presse nationale et internationale à contribution
A l’issue du congrès d’Ensemble pour la République clos le 22 décembre 2022 à Lubumbashi, et ayant validé la candidature de Moïse Katumbi à la présidentielle de 2023, le conseiller privé du « Chairmain » de TP Mazembe, son porte-parole et autres membres de son entourage ont donné chacun à son tour, une ligne de conduite aux communicateurs de ce parti de l’opposition mais aussi aux journalistes réputés pro Katumbi.
« Nous ne pouvons plus désormais nous attaquer à Joseph Kabila et son épouse Olive Lembe, Matata Ponyo, Martin Fayulu, Denis Mukwege, Muyambo« , confie à CAS-INFO avec strict respect de l’anonymat, un journaliste ayant couvert ledit congrès.
Et d’ajouter « Notre cible dorénavant c’est monsieur Tshisekedi. Toutes nos armes médiatiques seront tournées vers lui. Il n’a rien fait, le Congo a besoin d’un vent nouveau pour son décollage, Moïse Katumbi est digne de faire avancer les choses dans ce pays. Notre mission est de tout faire sur le plan médiatique pour que la candidature de l’homme de Kashobwe [Moïse Katumbi] passe dans l’opinion nationale et internationale. Si déjà la CENI et la cour constitutionnelle valident sa candidature le moment venu, le reste de son combat obtiendra un soutien international. Nous allons nous attaquer au bilan de Tshisekedi, les multiples détournements de ses proches, ses promesses non tenues et la situation sécuritaire dans l’Est pour le descendre dans l’opinion. A partir de juin de cette année, notre offensive médiatique va monter de dimension ici au pays comme à l’extérieur pour l’achever« .
Diplomatie
Moïse Katumbi compte aussi accroître son action diplomatique pour « déstabiliser Félix Tshisekedi. Son entourage n’écarte pas l’option d’associer le réseau de Denis Mukwege, celui de Joseph Kabila, Matata Ponyo et Martin Fayulu dans cette démarche« , fait savoir un communicateur de Joseph Kabila bien connu sur la scène politique congolais.
cette déclaration a été soutenue par un proche de Martin Fayulu.
Il estime que certains proches de Tshisekedi doivent être sanctionnés par UE et les USA pour ceux qu’ils qualifient de « mauvais » rôle joué dans la gestion du pays notamment détournements, blanchiment des capitaux, violation des droits de l’homme, etc.
Cette diplomatie devra s’accentuer avec la tournée que prévoit de faire Moïse Katumbi en Europe et Amérique afin de mener des lobbyings auprès des différents officiels avant la présidentielle.
Des œuvres de bonne foi
Moïse Katumbi et son entourage, comptent aussi « multiplier les actions caritatives pour gagner la sympathie des congolais« .
Cette année (2023), ces actions vont s’intensifier pour augmenter le capital sympathie des congolais envers Katumbi.
Le Grand Kasaï ne sera pas mis à l’écart de ces initiatives.