Par CAS-INFO

Dans des grands salons politiques et diplomatiques même religieux le temps est aux grandes tractations pour les échéances électorales de 2023 en République démocratique du Congo.
L’élection du président de la République étant celle de tous les enjeux et celle qui attire toutes les attentions de la communauté internationale et nationale, les grandes manœuvres ont commencé dans des états majors des partis politiques pour pouvoir obtenir au bout de compte la victoire à tous les scrutins.
Pour ce faire, plusieurs personnalités politiques et de la société civile appellent la CENI au respect strict de la date de la tenue des élections.
L’UDPS, le MLC, le PPRD, Ensemble pour le changement, l’ECIDé, l’AFDC-A, le CNC, le PT, le LGD mais aussi d’autres partis politiques s’en mêlent sans relâche et avec empressement.

Une source digne de foi au sein du PPRD , qui s’est confiée à CAS-INFO a fait état « des tractations en cours afin que le Camp du président honoraire soutienne la candidature de Moïse Katumbi à la présidentielle de 2023« .

Selon cette source, ces « discussions qui ont déjà commencé depuis quelques semaines vont se poursuivre pendant la rencontre de réconciliation des fils et filles Katangais initiée par Monseigneur Fulgence Muteba Mugalu, Archevêque métropolitain de Lubumbashi« .

« Monseigneur Fulgence Muteba Mugalu, tient à la réconciliation des Katangais surtout celle des alliés d’hier devenus adversaires aujourd’hui. Je veux parler de Moïse Katumbi et Joseph Katumbi« , lâche notre source.

Le Grand-Katanga veut récupérer le pouvoir

Après près de 23 ans que le Katanga a géré le pays, d’abord par M’zee Laurent Désiré Kabila du 17 Mai 1997 à 2001 et ensuite par son fils Joseph Kabila Kabange de 2001 jusqu’au 24 janvier 2019, l’avenir se dessine autrement et le pouvoir est pris par un Kasaïen [Félix Tshisekedi Ndlr] à l’issue de la présidentielle de 2018.
Une coalition voit jour entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi pour la gestion afin de permettre au nouveau chef de l’État , moins majoritaire à l’assemblée nationale de pouvoir disposer d’une majorité parlementaire.
Deux ans après, rien ne marche et la séparation s’invite.

Cette perte de commande de la République par un Katanga a selon la même source « provoqué de remords et grincement des dents dans le chef de beaucoup de leaders Katangais qui voulaient à tout prix conserver le pouvoir« .

« N’étant pas sûr que l’ex président Joseph Kabila Kabange va postuler en 2023, vu le débat sur l’interprétation de la constitution dans son article 70, notre laboratoire politique ne pouvait que penser sur alternative c’est-à-dire mettre ensemble les Katangais pour sortir un seul candidat président« , confie la source.

Ce cadre du PPRD qui fait aussi état des discussions internes au sein de leur parti pour ce dossier et de la disgrâce qui sévit entre Kabila et Shadary au sujet des récentes nominations au sein de cette formation politique, révèle que Monseigneur Fulgence Muteba a été chargé de bien exécuter la mission de « réconciliation » par le truchement de ses assises qui débuteront le 17 et dont l’objectif premier est de réconcilier et celui « caché » est de « mettre en avant plan la personne de Moïse Katumbi pour maximiser les chances des Katangais aux prochaines élections« .

Proche de Moïse Katumbi, Fulgence Muteba « tentera lors des discussions qui seront secrètes de convaincre le Raïs [Joseph Kabila Kabange Ndlr] à soutenir la candidature du président du tout puissant Mazembe afin que le Grand Katanga récupére le pouvoir en 2023« , indique la même source tout affirmant qu’ils savent que « Félix Tshisekedi espère sur le Gouverneur du Haut-Katanga ,Jacques Kyabula Katwe, Dany Banza, Fifi Masuka et l’actuelle gouverneure du Tanganyika pour faire ses affaires au moment venu dans ce coin du pays« .

Et de conclure « rien n’est garanti jusqu’à ce stade. Il faut attendre encore car la politique est dynamique mais aussi le comportement de deux acteurs principaux, Katumbi et Kabila, est imprévisible« .