Kabila, Katumbi, Bemba

Par CAS-INFO

L’enregistrement des candidatures pour la présidentielle du 23 décembre 2018 commence ce mercredi 25 juillet dans les différents bureaux de réception et de traitement de candidatures de la Commission électorale nationale indépendante. Plusieurs candidats déclarés dans les rangs de l’opposition s’apprêtent à se bousculer devant les portes de la CENI. Mais cette séquence pré-campagne électorale semble bien se diriger vers un match à trois. Entre le Président de la république Joseph Kabila et deux de ses principaux opposants, Jean Pierre Bemba et Moïse Katumbi.

Auteur d’un discours à la nation particulièrement offensif le 19 juillet au Palais du Peuple, Joseph Kabila a continué à entretenir le flou sur ses intentions. Son « engagement » à « respecter la constitution », a-t-il juré, demeurant toujours « sans équivoque ». Cependant, l’heure de vérité approche, il faut bien clarifier la situation. Ou, pour le candidat Kabila, ou, pour le dauphin. Pour cela, le camp présidentiel prépare le terrain et pour la première fois avance une date : le 8 Août 2018. Jour après lequel le candidat du pouvoir sera, à coup sûr, connu.

En réalité le 8 Août, c’est la date limite pour les prétendants au Palais de la Nation de déposer leurs dossiers. Une échéance qui risque de livrer en spectacle deux défilés, celui des pro Kabila contre celui des pro Katumbi. Alors que l’équipe de campagne de l’ancien gouverneur du Katanga, se sentant poussée des ailes après le nouveau rebondissement dans l’affaire de la nationalité italienne de leur champion – un Procureur de la ville de Milan ayant en effet démenti l’existence d’une naturalisation de Moïse Katumbi, comme l’a révélé l’avocat de ce dernier – annonce son retour au pays le…8 août.

À ce duel Kabila-Katumbi fratricide, qui s’est déjà livré une guerre sans merci, faite d’instrumentalisation de la justice pour le premier et de coup de pouce de la Communauté internationale, pour le second, un invité de dernière minute s’est ajouté : Jean Pierre Bemba. Acquitté, puis libéré par la Cour pénale internationale juin dernier, celui que son parti, le MLC, a déjà désigné candidat à la prochaine présidentielle, a confirmé mardi son retour au pays le 1er août 2018 après 10 ans d’absence. Non sans prendre soin de rappeler que Joseph Kabila, dont le second mandat a expiré depuis le 20 décembre 2016, « ne pouvait plus se présenter ». De quoi annoncer un mois d’août à haute intensité ?