C’est au jeu du chat et de la souris que le Gouvernement semble avoir choisi d’amener l’opposant Moïse Katumbi. Ainsi, peut-on conclure de la communication du ministre de la Justice lundi depuis Genève.
Pas question pour Alexis Thambwe Mwamba d’engager un bras de fer avec les Nations unies qui, à travers le Haut-commissariat aux droits de l’Homme viennent de demander aux autorités congolaises de faciliter le retour au pays de l’ancien Gouverneur du Katanga, d’assurer sa protection et la possibilité pour ce dernier de participer à la présidentielle.
« Il peut rentrer quand il le veut », a répondu le ministre de la Justice. En précisant tout de suite que ce qui pourrait empêcher le candidat déclaré à la présidentielle de concourir n’était ni le Chef de l’État, même pas ses ennuis judiciaires, mais l’article 10 de la constitution, qui consacre le caractère exclusif de la nationalité congolaise.
Condamné à 3 ans de prison dans une affaire immobilière, Moïse Katumbi pourrait voir cette sanction être annulée. « Si la cour d’appel le décide », a laissé entendre le garde des sceaux tout en précisant, en revanche, qu’en cas d’établissement que Moïse Katumbi détenait une double nationalité, alors, conformément à la constitution, il lui sera interdit de se présenter.
Par cette posture, le Gouvernement reviendrait ainsi sur le débat qui avait déjà déchiré la Majorité présidentielle en 2015 lorsque certains caciques voulaient intégrer dans la loi électorale une mesure sur la nationalité jugée à l’époque, taillée sur mesure contre Moïse Katumbi.
En autorisant le retour du principal candidat de l’opposition, comme cela semble se dessiner, le régime de Joseph Kabila voudrait envoyer les signes d’apaisement à la communauté internationale tout en se repliant sur son pilier institutionnel de prédilection et écarter ainsi l’opposant par la très légitime voie constitutionnelle.