Jeudi 29 juin. A 12 heures, ça tire au centre de la capitale Kinshasa. Un mouvement de panique envahi le Rond-point Victoire, l’un des points chauds de la ville. Sur l’avenue Victoire, les véhicules font demi-tour. Les passants courent dans tous les sens et les maisons de vente baissent leurs rideaux. Dans cette accalmie qui s’installe soudainement, nous situons mieux les tirs au parquet de Kalamu, où se trouve également la maison communale.
Quelques minutes plus tard, le premier témoignage tombe à Cas-info : « Les adeptes de Ne Muanda N’semi sont venus libérer les leurs qui se trouvaient dans cette prison », témoigne une femme pour qui, derrière le bandeau rouge à la tête des assaillants en action, se cache un commandement du chef du mouvement polico religieux, Bundu Dia Kongo.
En fait, « une jeune fille venue rendre visite à un présumé en garde à vue au commissariat urbain de police du district de la FUNA a fait des navettes toute la matinée dans la cour du commissariat. J’ai compris après qu’elle était en mission d’inspection. Quelques minutes avant l’attaque, 3 hommes sont venus visités leurs amis détenus dans les locaux du commissariat. Je pense qu’ils étaient en communication avec la fille et ils étaient armés. Dès que la fille a disparu, une voiture de marque Vitz est brusquement entrée dans la cour du commissariat et les hommes à bord ont ouvert le feu. Effrayés par l’effet de surprise, les policiers présents sur le lieu se sont repliés pour mieux contrattaquer. Simultanément, les coups de feu ont aussi retenti du côté des cellules et les détenus se sont mis à fuir quelques instants après. Il ne fait aucun doute que ce soient les 3 visiteurs qui ont tiré. La police a répliqué, les renforts sont venus et la situation a été maitrisé », relate un élément de police qui a requis l’anonymat.
Au soir de l’attaque, le porte-parole de la Police nationale congolaise, Pierrot Mwanamputu, dresse le bilan d’un assaillant tué, 3 autres arrêtés, 4 policiers blessés dont 3 officiers et un brigadier en chef auxquels le Bourgmestre de la commune de Kalamu, Jean-Pierre Kadima ajoute son garde du corps personnel, gravement blessé au cours des échanges des tirs. Quelques détenus en garde à vu se sont évadés, selon le même bilan. Un fusil AKA-47 et une machette abandonnés par les assaillants ont été récupérés. Rien n’a filtré des chekpoints de la police déployés à plusieurs endroits dans la ville de Kinshasa ce même soir et jusqu’ici, le mouvement d’appartenance de ces assaillants n’est pas encore connu.