Par CAS-INFO

Les nominations à la Gecamines et la SNCC continuent à faire polémique. Après les juristes, c’est autour des acteurs politiques de s’interroger sur les ordonnances signées par le chef de l’État. C’est le cas du député Henry Thomas Lokondo qui a pris la parole mercredi pour fustiger le caractère inconstitutionnel, selon lui, des actes présidentiels incriminés.

« Quand j’ai suivi ces ordonnances, je me suis demandé s’il y avait vraiment péril en la demeure pour que l’on puisse violer intentionnellement l’article 81 de la constitution », a déclaré l’élu de Mbandaka, mercredi à la presse.

Cette disposition légale exige en effet que les mises en place au sein des services publics, des établissements publics et des entreprises publiques soient préalablement délibérées en conseil des ministres et contresignées par le premier ministre. Henry Thomas Lokondo trouve grave que les nouvelles ordonnances de Félix Tshisekedi n’aient pas fait allusion à la constitution.

« C’est qui est encore étonnant dans ces ordonnances-là est qu’il est stipulé qu’elles sont faites sur propositions du gouvernement, lequel ? », s’interroge-t-il. Par ailleurs M.Lokondo pense que le président Tshisekedi devrait bien se faire entourer. Si non s’alarme-t-il, ‘’ce sera la fin de l’État’’ .

Proche de Félix Tshisekedi, le constitutionnaliste André Mbata qui minimise ces critiques estime pour sa part que le pays traverse une situation exceptionnelle. « Nous sommes tous d’accord que dans un temps normal, les ordonnances présidentielles, dans plusieurs matières, doivent être contresignées par le Premier ministre. Evidemment, il y a des exceptions. Mais, ici, je trouve qu’on est dans une situation exceptionnelle ».

Alors que le pays attend depuis plus de cinq mois, le premier gouvernement de Félix Tshisekedi, c’est donc ces nomination dans deux entreprises publiques qui ont été rendues publiques. Indéboulonnable et patron des patrons, Albert Yuma, homme de confiance de l’ancien président Joseph Kabila a été reconduit à la tête du Conseil d’administration de la juteuse Gécamines, pendant que Gabriel Kyungu (81 ans) et bras droit de Moise Katumbi, se voit lui confier la SNCC.