Par Jean Pierre K
C’est une affaire qui empoisonne la vie à l’assemblée provinciale de Kinshasa. Depuis quelques jours, l’organe délibérant de la capitale a entamé la procédure de levée des immunités parlementaires du député Mike Mukebayi. Officiellement, le bureau de la chambre, à l’origine de l’initiative, retient au compte de l’ancien journaliste des propos diffamatoires à l’endroit de ses collègues députés. Le bureau reproche également à M.Mukebayi, de faire chanter son président, Godé Mpoyi.
Sur une chaise éjectable, moins de quatre (4) mois seulement après son élection, l’élu de Lingwala (commune de Kinshasa) accuse à son tour le président de l’APK (Assemblée Provinciale de Kinshasa) de lui faire un chantage d’État. « Godé Mpoyi a entrainé l’assemblée dans une erreur, il est hors règlement intérieur et autres textes de la République », dénonce t-il.
Se disant imperturbable, l’ancien patron du journal C.News (interdit de publication depuis 2014) veut aller jusqu’au bout de l’affaire. « Je ne suis pas du tout inquiété, je ne me reproche de rien », rassure l’élu Kinois qui fonde ses convictions sur les textes légaux qui régissent l’APK. Mike Mukebayi oppose à ses « détracteurs » les sacro-saints principes qui voudraient que les immunités d’un parlementaire ne soient levées qu’en cas d’une plainte. « Et d’ailleurs en cas d’une plainte », se défend t-il, ce débat sur une quelconque levée d’immunité ne peut être engagée qu’à la suite d’une demande formulée expressément par le parquet. Selon lui, ces deux éléments ne sont pas réunis.
Au sujet de la plainte, le président de l’assemblée provinciale qui dit vouloir moraliser la vie publique a annoncé que son bureau a demandé et obtenu l’autorisation de poursuite après dépôt de la plainte des victimes. Ces victimes, sont des chefs coutumiers cooptés, que le député Mukebayi aurait qualifié d’illettrés lors d’une émission télévisée.
Au cours de la plénière de vendredi, les députés chefs coutumiers avaient promis de saisir la justice. Mais pour tenter de sauver ce qui peut l’être, le bureau qui accuse également Mike Mukebayi de déballer sur la place publique les affaires internes de la chambre, avait demandé à ce dernier de s’excuser publiquement. Une démarche que le concerné qualifie de « chantage d’État ». Accusant Godé Mpoyi d’instrumentaliser les députés « lésés », Mike Mukebayi promet toutefois de comparaitre en cas de levée de ses immunités.