Par CAS-INFO
La fièvre des grèves qui agite le secteur médiatique en Republique démocratique du Congo va-t-elle toucher la chaîne de télévision Digital Congo ? On en est pas loin. Après Télé 50, proche de l’ancien régime Kabila il y a quelques jours, suivi de la RTVS1, une chaîne de l’ancien Premier ministre passé dans l’opposition Adolph Muzito, les Congolais pourraient assister dans les heures qui viennent à une autre contestation sociale des professionnels du micro et de la caméra. Et cette fois-ci, le mouvement risque de se retrouver au cœur même de la famille au pouvoir sortante. Digital Congo étant ni plus ni moins une propriété de la soeur jumelle de l’ex-président, Jaynet Kabila.
Dans une lettre adressée à l’Administrateur Gérant du groupe de presse Digital Congo, avec copie pour la députée de Manono, les agents, tous signataires de la missive, déplorent des sérieux problèmes qui affectent sensiblement le bon fonctionnement de l’entreprise et les relations professionnelles. Des problèmes, qui ‘’nous contraints à la précarité sociale et aux frustrations professionnelles dues aux conditions de travail’’, explique la note.
En effet, journalistes et autre personnel de Digital Congo accusent entre 12 et 14 mois d’arriérés de salaire. En plus de l’absence totale de la prise en charge médicale. Comme si cela ne suffisait pas, les contestataires déjà privés de représentation syndicale et certains, de contrats de travail, fonctionnent avec un outil de production vétuste. Bref, des conditions indignes d’un média dont les responsables viennent tout juste de diriger le pays pendant 18 ans.
De quoi mobiliser nos confrères. Après plus d’un an de patience, ils réclament un dialogue social dans 72 heures pour résoudre cette crise. Passer ce délai, les agents de Digital Congo préviennent qu’ils se réservent le droit de ‘’déclarer un conflit collectif de travail conformément au code du travail’’.