Par Siméon Isako
Au cours d’un point de presse tenu à Kinshasa ce jeudi 16 septembre, l’association des victimes de Kamuena Nsapu a annoncé le dépôt d’une série des plaintes à la cour pénale internationale (CPI), contre plusieurs personnalités congolaises notamment pour leur silence face à l’ampleur « effrayante » des crimes leurs contributions lors des massacres de Kamuena Nsapu.
Cette association , demande au procureur de la CPI d’amorcer l’enquête dès ce jour dans le souci de faire condamner les bourreaux et complices mais aussi faire reconnaître aux victimes le droit à une indemnisation juste et équitable.
« Entendu que la région du Kasaï a été le théâtre des crimes de guerre et crimes contre l’humanité entre 2016 et 2017 sans qu’aucune enquête sérieuse ne soit menée jusqu’à ce jour en dépit de tous les appels lancés en direction des autorités politiques et judiciaires de notre pays. Qu’après qu’elle ait déposé en 2019 plainte sans succès auprès de l’auditorat général des FARDC via l’auditorat supérieur militaire de Kasaï de Kasaï-central , notre association a décidé et déposé ce jour [Ndlr Jeudi 16 septembre] auprès du bureau du procureur de la cour pénale internationale à la Haye au Pays-Bas la plainte au nom et pour le compte de 20.000 victimes desdits crimes contre Joseph Kabila, Kalev Mutond, Evariste Boshab, Emmanuel Ramazani Shadary, Alex Kande, le général de Brigade Assumani Kumba Issa et consorts« , a annoncé Mulumba Mhyrhand, président de l’association des victimes.
Ce mouvement reproche particulièrement à l’ancien chef de l’État, le fait de n’ « avoir pas pris des mesures conséquentes relevant de sa fonction afin de faire arrêter à temps lesdits crimes , protéger les victimes et faire juger les auteurs et complices« .
Boshab et Shadary quant à eux sont accusés pour leur rôle joué dans « la conduite des opérations de représailles ordonnées à la police et aux services des renseignements sur terrain dans plusieurs , femmes et enfants de villages , accusés à tort comme abritant des résistants et proches de l’opposition politique de l’époque« .
Le communiqué de presse indique aussi que l’ancien gouverneur du Kasaï central Kande Mupompa, a été au centre des réunions organisées pour ordonner le meurtre du chef coutumier Kamuena Nsapu et par la suite des opérations militaires et policières qui avaient été menées dans certains villages considérés comme bastions de l’opposition.
Kalev Mutond pour ce qui le concerne, est traduit à la CPI pour son rôle prépondérant dans la conduite des opérations.