Par Jean-Thierry Monsenepwo, membre de l’Union sacrée de la Nation
Je me vois dans l’obligation d’utiliser le même canal des médias mainstream pour faire part de mon indignation face à la sortie médiatique hasardeuse de l’honorable Martin Fayulu, qui a émis un communiqué de presse signé de sa propre main sur base des spéculations les plus surréalistes qui occupent ceux qui ont du temps à perdre sur les réseaux sociaux.
Nous avons tous appris ces affabulations lunaires faisant état de sommes vertigineuses qui seraient indûment versées aux élus nationaux au mépris de la loi des finances. Lesdites élucubrations étaient d’autant plus excessives qu’elles attribuaient jusqu’à 3 millions de dollars américains de rente mensuelle de survie au Président de l’Assemblée nationale, près d’un million par membre du bureau Mboso et des émoluments d’une hauteur de 21.000 dollars mensuels par député national, sans compter une rondelette somme de 65.000 dollars américains qui aurait été remise à chaque député national au titre de viatique pour les vacances parlementaires.
En tout état de causes, ce pavé jeté dans la marre par un bloggeur en cavale, sans la moindre élaboration de preuves, semble avoir trouvé un écho auprès de l’une des plus grosses pointures de l’opposition politique congolaise, qui s’en est servie pour faire feu de tout bois. Pour être sincère, je pensais qu’il serait de bonne guerre pour les commentateurs de l’opposition de se servir au conditionnel de ce canular pour ruer sur les brancards. Jamais je ne pouvais imaginer que, du haut de son piédestal, l’Honorable Martin Fayulu se mêle de cette querelle des chiffonniers.
De deux choses l’une : soit que l’honorable Martin Fayulu ne connait pas sa véritable valeur politique, soit que les électeurs ont eu tort de le surestimer en faisant de lui le deuxième meilleur élu de la dernière présidentielle, ce qui lui confère de fait un statut de patron de l’opposition politique.
Tenez, en sa qualité de Président du parti politique ECIDE, l’honorable Martin Fayulu est censé avoir la main haute sur pas moins de 5 députés nationaux qu’il ne peut pas se permettre de soupçonner de la moindre connivence avec le pouvoir. Comment les députés nationaux de l’ECIDE, qui du reste versent le un dixième de leurs émoluments à la caisse du parti, n’ont-ils pas pu faire mention de la revue à la hausse de leur rémunération depuis le mois de janvier, pour que le Président plénipotentiaire de ce parti en soit réduit à apprendre comme tout le monde par les réseaux sociaux que les salaires des députés auraient brusquement bondi de 100% depuis le début de cette année ? Le communiqué de l’honorable Martin Fayulu constituerait-il un désaveu pour tous les Députés élus sous la bannière de la Dynamique de l’Opposition (D.O) qui auraient ainsi immoralement dissimulé leurs revenus excédentaires pendant huit longs mois ?
Visiblement, l’honorable Fayulu vient de rater une occasion de se taire. Il est vrai que c’est ennuyeux pour un leader de l’opposition d’être coupé de ses principaux soutiens et, en conséquence, de ne plus être en mesure de tenir la dragée haute à un pouvoir constamment connecté aux couches populaires. Cependant, cette carence d’onction populaire ne devrait guère obliger l’élu national de la Lukunga à faire une aussi dangereuse sortie de piste, susceptible de lui faire perdre le peu de crédit dont il pouvait encore bénéficier de la part des personnes normalement constituées.
Si je pouvais avoir la possibilité de lui adresser un mot, ce serait de lui dire : « Non honorable Fayulu, vous pouvez faire mieux que réchauffer les vieilles recettes moisies du populisme ringards ».
JEAN THIERRY MONSENEPWO MOTOTO