Kin Kiey Mulumba, Kamerhe

Le souhait de l’UNC de faire alliance avec le Rassemblement tel qu’exprimé vendredi par son président interfédéral de Kinshasa Beaudouin Mayo ne fait pas sourire tout le monde. Surtout pas Kin Kiey Mulumba.

« Congolais, soyons sérieux », lance l’ancien ministre sur son compte twitter ce samedi. Bien avant, l’autorité morale du Parti Action, une formation de la Majorité présidentielle, avait pris soin de brosser, en quelques 5 qualificatifs, le portrait express du leader de l’UNC, Vital Kamerhe. Et pilonne :

« Celui qui quitte le PPRD, crée l’UNC, combat son mentor, veut être dauphin, réclame un rôle au Rassemblement ? », s’interroge, non sans une dose d’ironie, le fondateur de « Kabila Désir ».

Le chef du groupe UNC à l’Assemblée nationale n’a pas, en effet, exclu, vendredi, un rapprochement avec le Rassemblement. Une démarche personnelle sur laquelle Vital Kamerhe n’a pas émis de commentaire jusque-là. Mais qui peut traduire l’état d’esprit au sein d’un parti dont la lisibilité a été difficile à saisir au cours des derniers mois.




Absent de Genval où l’UNC était pourtant représentée au plus haut niveau en juin 2016, Vital Kamerhe prend tout de suite ses distances avec un Rassemblement dont il redoute une « main invisible ». Celle de son grand rival : Moïse Katumbi. Une prise de position lourde des conséquences pour le parti, qui perd d’un coup ses secrétaires généraux, Jean Bertrand Ewanga et Claudel André Lubaya, deux poids lourds et bras droits de l’ancien président de l’assemblée nationale.

La suite, c’est une succession des coups d’éclats. Septembre 2016, entre le boycott du Rassemblement et le dialogue de la cité de l’Union Africaine, Vital Kamerhe fait le choix de Mont Ngaliema. Provoquant la première grande défection dans les rangs de l’opposition. Chef de file des opposants dits, « signataires » de l’accord du 18 octobre 2016, il prend la tête d’un groupe hétéroclite aux agendas divergents. Le partage des postes dans le gouvernement Badibanga issu de la « Cité », suivi de celui de Tshibala né de la « Cenco » n’est pas un grand succès. La dislocation du parti se poursuit.

C’est dans ce contexte morose que VK tente depuis des semaines d’arracher, dit-on, la présidence du CNSA. Et aujourd’hui, un retour à ses anciens amours :  le front de l’opposition contre Joseph Kabila.