Kamerhe, Opposition

Par CAS-INFO

Le président de l’UNC et le président de l’ECidé sont deux opposants qui se détestent le plus en RDC. Et c’est un euphémisme que de le dire ainsi. Le désamour entre les deux hommes date de plusieurs mois. Il est reparti de plus bel avec les tractations en cours en vue de la formation d’une large coalition, synonyme du grand retour de Vital Kamerhe dans la grande famille de l’opposition.

« Nous avons décidé, en mettant nos egos et nos ambitions de côté, de créer une synergie […] qui a pour objectif d’imposer au président Kabila les élections », explique l’ancien président de l’Assemblée nationale au lendemain d’une réunion qui l’a rassemblé à Bruxelles avec les leaders du Rassemblement, Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi, entre autres. Les inquiétudes que suscite le retour de VK dans les rangs des principaux partis de l’opposition sont pourtant loin de se résumer à une simple guerre d’egos.

En effet, plus qu’un problème d’ambitions personnelles, Vital Kamerhe et Martin Fayulu défendent chacun une ligne différente sur la manière de sortir de la crise que traverse le pays. Sur le rôle que doit jouer le chef de l’État dans les prochaines semaines, d’abord. Le président de l’UNC propose de multiplier la pression sur Joseph Kabila afin d’« anéantir » les effets nocifs de ce dernier sur la constitution et le processus électoral. Là où le patron de l’ECidé considère la mise en place d’une transition « sans Kabila » comme la solution la plus viable. Si, l’ancien président de l’assemblée nationale brandit la menace de l’article 64 de la constitution, la possibilité qu’il envisage d’« imposer » les élections à Joseph Kabila, sous-entendu, de pousser le président de la république, maintenu à son poste, à les organiser, ne figure nulle part chez le député de la Lukunga où le président sortant est défini comme la cause même de la crise et donc, appelé à quitter le pouvoir le 31 décembre 2017.

Convictions politiques, en question …

Autant dire qu’il faudra un miracle pour voir ces deux-là réunis sous une même bannière de l’opposition. D’autant qu’au-delà de l’approche politique qui diverge face à la crise, se pose également la question de convictions politiques portées par l’un et l’autre. Surnommé « kameleon » pour ses multiples changements de position au cours des dernières années, notamment, le plus spectaculaire, en septembre 2016 lorsqu’il décide de rallier le dialogue de la Cité de l’Union Africaine, au nez et à la barbe du Rassemblement, Vital Kamerhe suscite la méfiance de plusieurs membres de l’opposition, qui redoutent un nième volte-face.

Dans ces conditions, l’unité recherchée de l’opposition risque d’être compliquée. « Ne perdons pas notre temps à suivre les Mbororos politiques qui sont à la recherche de pâturage pour se nourrir et en même temps alimenter la mouvance Kabiliste ». La pique adressée, sans le nommer, à Vital Kamerhe dimanche par Martin Fayulu est sans appel. Après sa défection l’an dernier, VK n’avait pas lui hésité de traiter les partisans de l’opposition, mobilisés contre le pouvoir, de « jeunes drogués ». Ambiance.



One thought on “Kamerhe vs Fayulu : Plus qu’un problème d’egos, deux lignes radicalement opposées”
  1. Sauf que vous ne dites pas que celui qui a cherché à négocier avec Kabila lorsque l’opposition y compris Kamerhe s’y opposait c’était Tshisekdei x=wa Mulumba en personne. Les manifestations de Janvier 2015 on ete boycotées par l’UDPS car étant en négociation avec Kabila. Donc il est faux de dire que les négociations ont été voulues par Kamerthe. C’est lorsque Katumbi , notamment tenta d’isoler Kamerhe en instrumentalisant Tshisekedi, en créant le Rassemblement, ( qui en réalité est une plate forme électorale de Katumbi), que Kamerhe en animal politique accepta le dialogue de la cité de l’OUA, exigé et négocié par Tshisekedi. L’initiative revenant désormais à kamerhe, Tshisekedi se murant dans des préalables dont la principale était, la main levée sur Katumbi avant sa participation au Dialogue. Voilà la bonne lecture des événements politique. Kabila qui ne pouvait en aucun moment nommé Kamerhe car le redoutant au plus poit que tout autre politique Congolais .Il refusa de nommer celui-ci premier Ministre, sachant bien qu’en le faisant il signerait son départ. Kabila étant un produit de Kamerhe La question après ce rappel est de se demander qui a trahi qui et en quoi?

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