Par CAS-INFO
La RDC attend de vivre une nouvelle journée agitée ce dimanche 25 février 2018. À l’appel du Comité laïc de coordination, CLC, les Chrétiens catholiques, mais aussi les opposants au régime de Joseph Kabila sont invités à descendre dans la rue. Une 3e manifestation qui vise le même objectif : mettre la pression sur le pouvoir afin d’obtenir l’application « intégrale » et non « sélective » de l’Accord de la Saint Sylvestre.
Une nouvelle journée à haut risque donc. En effet, en dehors des craintes de débordements et de répression policière, les jeunes du parti présidentiel, reconnus par leurs bérets rouges, promettent de peser de tous leurs poids, pour empêcher les manifestations. En témoigne une vidéo, diffusée sur les réseaux sociaux, et dans laquelle, on peut voir et entendre ceux qui se qualifient de « Soldats du Raïs » afficher leur détermination à stopper les prêtres catholiques.
« Si tu vois un prêtre ce dimanche, retiens-le par sa soutane et amène-le à la police », recommande, en lingala, le chef de la bande. Avant d’ajouter, devant quelques dizaines de bérets rouges, « n’ayez pas peur. Si vous mourez ce jour, vous irez tout droit au ciel ».
Et les « Soldats du Raïs » n’ont pas perdu le temps pour agir, en investissant samedi, en début de soirée, la Cathédrale Notre du Congo [Photo ci-dessus]. Avant de se retirer. Sans heurt. Au paravent, ils avaient pourtant prétendu vouloir y passer la nuit, comme a rapporté un habitant de Lingalwa, interrogé par CAS-INFO. À 20heures, de Kinshasa, notre reporter Chris Elongo pouvait établir un constat d’accalmie autour du principal temple des Catholiques, dans la capitale congolaise.
L’hôtel de ville interdit la marche, L’UE met en garde
Au plus haut niveau du pouvoir, on prend également les dispositions pour éviter ce 3e round avec le CLC. Ainsi, « faute d’éléments importants, dont notamment l’itinéraire à suivre », Le Gouverneur de la ville de Kinshasa a interdit la marche instruisant au passage la police de « l’empêcher ».
Les deux premières manifestations du CLC ont été violemment réprimés. À travers un communiqué commun, l’Union européenne, les États-Unis, le Canada et la Suisse ont mis en garde contre les violences et ont appelé les acteurs à éviter « toute forme de violence. ».