Par Yvon Muya
L’exposition médiatique a de quoi donner du tournis. Joe Biden par-ci, Emmanuel Macron par-là, rires aux éclats avec les « grands de ce monde ». Félix Tshisekedi est au cœur de la diplomatie internationale. Après une visite d’État en Israël largement commentée à Kinshasa, le président congolais était samedi 30 octobre à Rome pour le sommet du G20. Doublement coiffé de casquettes de Chef d’État et de président en exercice de l’Union africaine, le président congolais s’occupe de grands dossiers internationaux.
Avec son homologue des États-Unis Joe Biden, il a « discuté de l’engagement commun des États-Unis et de l’UA à faire progresser la sécurité sanitaire mondiale et à mettre fin à la pandémie de COVID-19 partout. Ils ont également discuté du récent accord facilité par les États-Unis entre Moderna et l’UA pour mettre à disposition de l’UA jusqu’à 110 millions de doses de vaccin sur une base accélérée. », a ainsi indiqué la Maison Blanche dans un communiqué à l’issue de la rencontre entre les deux dirigeants. À la veille de la Conférence de Glasgow sur le climat (COP 26), l’administration américaine en a profité pour souligner l’« impératif de protéger la forêt tropicale du bassin du Congo ». Disposant de la deuxième plus grande forêt tropicale au monde, la RDC est en effet un partenaire incontournable dans les efforts mondiaux visant à atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2050.
De son côté, le président français Emmanuel Macron a profité du sommet de Rome pour préparer un autre sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine prévu au début de 2022. Une nouvelle occasion pour le numéro un congolais d’être aux premières loges. « Nous partageons tant de défis », a lancé le président français faisant référence aux relations entre les deux continents.
Avant de passer la main à son successeur à l’UA, en février, Félix Tshisekedi aura déjà contribué à la volonté de deux organisations de promouvoir une gouvernance plus moderne sur des sujets variés tels que le climat, la santé, l’économie, etc. En attendant, c’est sa propre gouvernance en RDC que cette fenêtre diplomatique permet de mettre en avant, comme l’a fait savoir Washington. « Le président Biden a salué les efforts du président Tshisekedi pour promouvoir la transparence, lutter contre la corruption et respecter les droits humains dans la manière dont la RDC gère ses vastes ressources naturelles. », peut-on lire dans un communiqué. Un satisfecit auquel les Congolais n’étaient plus habitués depuis un bon bout de temps. En particulier pendant les années de disette diplomatique sous Joseph Kabila.
Pour Félix Tshisekedi, c’est un bon temps diplomatique qui lui permet de réaliser plusieurs coups. Sur le plan national d’abord de faire passer au second plan les polémiques de la politique intérieure notamment au sujet de la CENI. À deux ans de l’élection présidentielle, il a surtout de quoi se targuer d’avoir remis la RDC sur la scène internationale.