Par Siméon Isako
Au cours de sa rencontre avec le caucus de députés nationaux élus du Nord-Kivu et Ituri, le chef de l’État, rapporte Gratien Iraca, a reconnu que « l’état de siège est une expérience amère et qu’il faut assumer jusqu’au bout ». A l’occasion, il a savoir sa détermination d’en finir avec l’insécurité à l’Est et son engagement de dénicher le réseau mis en place par certains nationaux pour tirer profit de cette insécurité.
Dans son adresse aux députés , le chef de l’État a indiqué que cette catégorie des citoyens sera transférée devant les instances compétentes pour être jugée.
« Il a promis de booster les lignes en adoptant une attitude positive face à nos revendications. Il a reconnu qu’il y a la complicité au niveau interne, au sein de nos forces de sécurité, et il cherche à dénicher tous ceux qui collaborent avec les forces négatives pour les déférer devant les instances compétentes », a indiqué le député Gratien Iracan.
Cet élu poursuit que le chef de l’État tient à l’accompagnement des élus du peuple dans la pacification de cette zone.
« Le Chef de l’Etat a demandé l’appui des députés nationaux pour l’aider à rétablir la paix. Nous aussi, nous observons si le Chef de l’Etat va respecter ses engagements vis-à-vis des élus pour aller de l’avant et retrouver la paix. Nous ne voulons pas qu’il y ait mort d’hommes, de déplacements massifs, de destructions méchantes, c’est ce qui est prioritaire pour les élus de l’Ituri et du Nord-Kivu. C’est important qu’on recadre les choses conformément aux résolutions de la commission défense et sécurité pour aller de l’avant», a-t-il ajouté.
Et de conclure, « Le Chef de l’Etat a accepté de voir les choses dans le sens vu par la population. Avec l’état de siège, on avait une version du gouvernement et de l’armée mais les députés et la population avaient une autre perception. Si on parvient à travailler dans le même sens, nous pensons qu’il y aura quand même des résultats. Le président a souhaité que les réunions mensuelles puissent se multiplier avec les élus et cela pour avoir les points de vue de la population. Plusieurs fois les députés nationaux lui ont affirmé qu’il y avait divorce entre la population et l’armée et que rien ne pourrait être fait pour ramener la paix dans pareille circonstance. Dans le cadre de mutualisation des forces, des démarches sont en cours avec les pays amis mais aussi avec des grandes forces comme celles des Nations unies qui sont ici et qui avaient posé des préalables ».
A Félix Tshisekedi les élus nationaux de ces coins du pays ont fait comprendre qu’ils ne sont pas contre l’état de siège mais contre les animateurs de l’état de siège.
Pour eux , « Cela se montre par le résultat qui devient mitigé, de plus en plus négatif, tout simplement parce qu’il y a des acteurs qui font en sorte que l’état de siège ne porte pas de bons résultats ».
Ils martèlent que la situation sécuritaire s’est détériorée dans les deux provinces en dépit de l’état de siège en vigueur depuis le 6 mai dernier. Depuis cette date, plus de 1150 civils ont été tués dans les deux entités.