Par Siméon Isako

Ils ont décidé de passer à la vitesse supérieure pour faire entendre leurs voix.

A l’issue d’une assemblée évaluative de leur grève, les enseignants des écoles publiques de Beni dans la province du Nord-Kivu ont débuté depuis le dimanche 17 octobre la collecte des signatures pour exiger la «démission » du ministre de l’EPST, Tony Mwaba.

Pascal Tembo Muliwavyo, secrétaire permanent de Syndicat national des enseignants des écoles conventionnées catholiques (SYNECAT) dans cette partie du pays, /Beni, les enseignants de ce coin qui sont unanimes pour la pétition contre Tony Mwaba exigent son départ.

«nous avons aussi examiné la question de la pétition initiée contre le ministre de l’EPST. Il a fallu depuis Goma que, nous puissions exiger son départ par une pétition. Et les enseignants ont été unanimes. Maintenant, nous avons commencé la récolte des signatures afin d’appuyer la démarche de nos camarades de Goma. Un message pour les enseignants, c’est de leur demander de ne pas se laisser intimider par qui que ce soit, d’accepter des sacrifices afin que demain soit meilleur », a fait savoir Pascal Tembo Muliwavyo à Radio Okapi.

Les enseignants de Beni ont décidé au cours de leur réunion de ne pas reprendre les cours jusqu’à ce que le gouvernement accédera à leur demande.

« Il a été question d’évaluer la deuxième semaine de notre mouvement de grève sèche afin de prendre position. Après cette évaluation avec les camarades, ayant trouvé que rien n’évolue de la part du gouvernement. Ils décident de continuer dans la même position de durcir la grève, de pousser le gouvernement à répondre à ses revendications telles que connues. Nous restons donc catégoriques dans notre position. Si ça va compter une année blanche pour le gouvernement, bien ça sera pour le gouvernement et non pour les enseignants », a dit Pascal Tembo.

Face à la grève des enseignants des écoles Conventionnées catholiques observée depuis le début de la rentrée scolaire 2021 sur l’ensemble du territoire national, l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo avait estimé le 08 octobre dernier que « ce qui se passe actuellement n’a rien à voir avec l’église catholique ».

« (…) On a l’impression que dans notre pays, on a tendance de mélanger les gens. Ce qui se passe actuellement dans les écoles n’a rien avoir avec l’Église catholique. C’est un conflit de travail entre un employeur qui est l’État et ses employés qui sont les enseignants. Donc, il ne s’agit pas d’un conflit entre le Gouvernement congolais et l’Église catholique », a-t-il déclaré lors de l’ouverture de la session de renforcement des capacités des membres de l’Association des Conférences Épiscopales de l’Afrique-centrale (ACEAC) ce jeudi 7 octobre.

À l’en croire, « il y en a ceux qui font de mauvaises lectures et comme malheureusement, ça devient une habitude chez nous quand on est devant une situation pareille, on commence à insulter l’Église catholique, les évêques voire même le cardinal. Moi, je crois que nous descendons trop pas avec cette culture« .

« À moins qu’on me dise le contraire, la grève est un droit constitutionnel dans notre pays. On ne peut pas intimider quelqu’un parce qu’il fait la grève, mais s’il a respecté les conditions pour une grève, c’est un droit. Tout ce que je demande au Ministre de l’EPST et les enseignants de privilégier le dialogue », a-t-il conclu.

La majorité des enseignants des écoles Conventionnées catholiques ont séché la rentre scolaire 2020-2021 sur l’ensemble de la République Démocratique du Congo(RDC). Ces derniers exigent entre autres le paiement du deuxième et troisième paliers de leurs salaires et la réactivation des écoles désactivées. Mécontent de cette situation, le Ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) Tony Mwaba a menacé de radier les grévistes sur la liste de paie et les remplacer par les nouvelles unités (N.U), procédure qu’il a déjà amorcée avec des enseignants du collège Boboto et du lycée Bosangani.