RDC, Rwanda, Burundi

L’avenir de la République Démocratique du Congo et particulièrement celui de Joseph Kabila confronté à une crise interne qui n’en finit pas, se jouera-t-il dans la région des grands lacs ? Pour la diplomatie congolaise à l’offensive ces derniers jours, cela ne fait aucun doute.

À Bujumbura, Kigali ou encore à Kampala, le ministre des Affaires étrangères Léonard She Okitundu qu’accompagne toujours le conseiller diplomatique du chef de l’État Barnabé Kikaya et l’ancien ministre de l’intérieur Adolphe Lumanu, a « expliqué » et « clarifié » le processus de sortie de crise conduit par le chef de l’Etat. Sachant que l’analyse de ce processus est différente selon qu’on est membre de la MP, du Rassemblement ou encore de la Cenco.

Kagamé contre le maintien de Nkurunziza

Si, dans la région des Grands lacs, la diplomatie congolaise est en terrain conquis, les relations difficiles entre les uns et les aures, le Rwanda et le Burundi, particulièrement, risque de compliquer la tâche aux calculs de Kinshasa. Kigali et Bujumbura sont quasiment en état de guerre depuis l’éclatement de la crise politique au Burundi en 2014. Craignant d’être débordé par le flux des réfugiés Burundais, le Président Rwandais Paul Kagamé n’avait pas hésité à appeler son homologue Burundais Pierre Nkurunziza à quitter le pouvoir estimant que le « peuple ne voulait plus de lui ». Une position que l’opposition congolaise ne manquerait pas d’exploiter si le Rwanda parvenait à se positionner ouvertement en faveur du maintien de Joseph Kabila.

Par ailleurs, théoriquement, très proche du Rwanda que du Burundi, la RDC sera obligé de prendre position dans le conflit entre les deux pays. À moins que les difficultés communes de Kinshasa et de Bujumbura se transforment en atout pour ressouder la sous-région.

Dans les 3 capitales on le sait, l’instabilité de l’un des 3 pays peut avoir des conséquences incalculables pour les autres voisins. Selon le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés, plus de 400 000 Burundais fuyant leur pays ont déjà trouvé refuge au Rwanda, en RDC, mais aussi en Tanzanie.

Ici, on a dans toutes les têtes les moments sombres des vannes 1990. La guerre de 1994 au Rwanda marquée par le génocide du 6 Avril avait provoqué la fuite massive de centaine des milliers de Hutu vers la RDC. Pour ce qui allait être le début d’une instabilité générale dans la région.



One thought on “Entre Bujumbura et Kigali, la délicate mission de (re) conquête par Kinshasa”
  1. L’avenir de la RDC n’est pas entre les mains de Kigali ou Bujumbura, certes les deux pays avaient aide l’AFDL a prendre le pouvoir, mais ce n’est pas évident qu’ils peuvent aider pour glisser et conserver le pouvoir a vie comme Mugabe. Aussi on se demande comment les tenants de la non ingérence étrangère parcourent le monde pour se faire accepter par les congolais. Dépenser 6 millions US n’est que perte d’argent dans un pays qui en a besoin. Donc la MP devrait accepter d’accomplir ce qui est inscrit dans les accords et avancer.

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