Nangaa, Report des élections

Par CAS-INFO

Jamais deux sans trois. Décidément la commission électorale nationale indépendante a du mal à atterrir avec son long, très long, processus électoral. Après 2016, puis, 2017, deux années où elle a été confrontée aux problèmes souvent liés à la crise politique ou aux contraintes de calendrier, la CENI a, cette fois-ci, trouvé un nouveau prétexte difficile à contester : les difficultés techniques.

En effet, alors que l’acheminement des machines à voter à travers l’immense territoire congolais se déroulait déjà avec d’énormes difficultés, voilà qu’un entrepôt de la CENI contenant du matériel électoral a brûlé la semaine dernière à Kinshasa, dans les conditions restées mystérieuses. Emportant, selon la Centrale électorale, plusieurs milliers des machines à voter et des bulletins de vote. Pas de quoi convaincre l’opposition, mais suffisant pour justifier, pour la 3e fois en deux ans, un nouveau report des élections générales devant marquer la première alternance pacifique tant attendue par des millions de Congolais.

« Pas de chèque en blanc » 

En tout cas, au lieu du 23 décembre comme prévu préalablement, les Congolais devront patienter encore un peu jusqu’au 30 décembre 2018 pour élire leur nouveau président et leurs députés. Soit, une semaine de plus, d’attente. Une semaine seulement, c’est le cas de le dire. Car on pouvait s’attendre à pire, la CENI et les autorités congolaises ayant pris l’habitude depuis 2 ans de jouer continuellement les prolongations.

C’est sans doute pour cette raison que l’opposition n’entend pas cette fois-ci se laisser tirer par le bout du nez, comme par le passé, par la CENI. « Nous pensons que monsieur Nangaa a démontré ses limites et son incapacité à organiser ces élections », a d’ailleurs réagi l’un des principaux candidats de l’opposition Martin Fayulu. Interrogé sur France 24, le candidat soutenu par l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi et l’ex vice-président de la république Jean Pierre Bemba, a assuré ‘’ne pas être prêt à donner un chèque en blanc’’ au président de la CENI. D’autant que l’opposition ne sait pas encore, quel autre tour, l’organe organisateur des élections est capable de sortir de son chapeau avant la nouvelle date du 30 décembre 2018 fixée pour ces interminables élections. Elle qui a refusé toute aide logistique de la Mission de l’ONU en RDC, alors même que les défis, dans ce pays continent, demeurent immenses.

Bref, difficile après ce nouvel épisode, de pronostiquer de quelle sauce les Congolais seront encore mangés dans les prochains jours. Voilà deux ans qui cherchent désespérément le chemin des urnes.