Par Yvon Muya

La RDC poursuit son combat contre le virus Ébola réapparu une nouvelle fois dans le pays depuis août 2018. Selon le dernier bilan officiel, plus de 1200 personnes ont déjà péri dans les régions de l’Est du pays. Un chiffre qui pourrait avoir fortement augmenté ces dernières semaines, confie Jean Pierre Birangui, Professeur en psychologie clinique à l’Université de Lubumbashi.

Le chercheur congolais s’exprimait au cours d’un déjeuner-causerie consacré à la situation d’Ébola en Republique de démocratique du Congo en marge du 87e congrès de l’Association canadienne pour la francophonie et le savoir organisé cette année à l’université du Québec en Outaouais. L’occasion pour lui et ses collègues canadiens, de présenter leur projet de recherche sur la prise en charge des malades d’Ébola. Projet, dont le principal argument est l’approche psycho-sociale.


Dejeuner-causerie sur Ébola au 87e congrés d’Acfas au Canada

Pour le Docteur Jude Mary Cénat, professeur à l’école de psychologie de l’université d’Ottawa, face à une épidémie qui s’étend dans la durée, il est vital de changer de stratégie. « Il ne faut pas se contenter d’éliminer la maladie sans tenir compte du malade. », a-t-il alerté, en plaidant pour la mise exergue de la santé mentale des survivants.

Concrètement, au-delà des soins dont bénéficient les malades, ces derniers ont également besoin qu’on leur parle de leur vie, de ce qu’ils vont devenir une fois qu’ils seront guéris. Comment seront-ils réintégrés dans la société et sur le plan professionnel. Dans ce sens, l’écoute, s’avère être la technique appropriée, a relevé le docteur Jude Mary Cénat.

À ce sujet, l’expérience guinéenne, un autre pays récemment touché durement par Ébola, pourrait inspirer la RDC. Notamment, dans le bannissement de la mise en quarantaine des malades. Au lieu d’opter pour cette mesure, les malades guinéens se sont vus offrir des moyens de subsistance dont la possibilité d’effectuer une activité, comme l’a expliqué une experte dans la prise en charge qui revient de Guinée.

S’il était validé, le modèle congolais ambitionne d’aller au-delà d’Ébola et de couvrir toutes les autres futures épidémies auxquelles le pays sera confronté.