Par Siméon Isako

Zoé Kabila, le frère cadet à l’ancien Président de la République Joseph Kabila a été déguerpi le 23 août, de ses bureaux privés de la Gombe, dans la capitale congolaise.

Ses avocats ont jugé « d’irrégulière » la procédure ayant conduit au delogement de ce dernier sur l’avenue Likasi N°2.

A en croire ces derniers avocats, « ce déguerpissement est illégal car n’a aucun soubassement, sans titre ni jugement. Pendant que le propriétaire occupe encore la maison, la police militaire a cassé le portail pour y accéder sur ordre du ministre de l’Urbanisme et Habitat« , s’indignent-ils.

Pour eux , « la villa qu’occupait le frère cadet du sénateur à vie a quitté le domaine privé de l’Etat depuis 1989 et regrette la célérité avec laquelle ce dossier est traité alors qu’il y a deux actions en cours en justice dont le verdict est attendu incessamment« .

Ils accusent le ministre de l’urbanisme et habitat Pius Muabilu d’être à la base de ce qu’il qualifie d’ « humiliation » et « violation de la loi« .
De son côté, l’entourage de Pius Muabilu qui tient à apporter des précisions indique que « le déguerpissement de Zoé Kabila est la conséquence logique de l’arrêté ministériel du 12 décembre 2018 pris par le ministre de l’urbanisme et habitat de l’époque Joseph Kokonyangi« .

D’après cet arrêté , la villa située sur avenue Likasi au numéro 2 à Gombe est identifiée comme faisant partie du Patrimoine Immobilier du
Domaine privé de l’Etat dans la Ville-Province de Kinshasa.

Toujours dans ce document du 12 décembre 2018, l’ancien ministre de l’Urbanisme et Habitat , avait instruit le Secrétaire Général à l’Urbanisme et Habitat et le Gouverneur de la Ville-Province de Kinshasa d’exécuter cet arrêté, entré en vigueur à la date de sa signature.

« Arrêtons de distraire la population« , a lancé une autre source proche de Muabilu qui déclare que « En signant cet arrêté Kokonyangi , alors fidèle à Joseph Kabila, savait que la villa Likasi Numéro 2 appartenant à l’État a été détournée par le frère de son autorité morale. Le fait que cet arrêté soit exécuté maintenant n’est pas un acharnement ni un règlement de compte , simplement le moment est venu où tout doit être mis à l’ordre. On exécute une décision prise par notre prédécesseur ».

Toujours d’après la même source « En 2018, alors que Joseph Kabila était aux commandes du pays, Zoé Kabila faisait partie des hommes forts du régime. Étonnant qu’il n’ait pas protesté contre l’inventaire pour faire valoir ses droits sur la villa convoitée».

Et d’ajouter, « Zoé Kabila a déployé des efforts pour aboutir à une spoliation du patrimoine de l’État en s’attribuant par de faux documents cette maison, pourtant réservée à l’Armée, malheureusement la bonne gouvernance de Félix Tshisekedi est sévère« .