Par Siméon Isako
André Lite Asebea, ministre congolais des droits humains a représenté la RDC aux travaux du 45è session du conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève.
Lors de ces assises l’ONU qui a d’abord condamné avec fermeté toutes les violations des droits de l’homme commises, en particulier dans les régions touchées par les conflits armés et intercommunautaires dans l’est de la RDC, et plus particulièrement dans les territoires
de Beni au Nord-Kivu, de Djugu, de Mahagi et de Bunia en Ituri, de Manono au Tanganyika et de Minembwe au Sud-Kivu, où la situation ne cesse d’entraîner d’importants déplacements de population, n’a pas manqué d’exprimer ses regrets pour « une nouvelle hausse des violations des droits politiques et des libertés
publiques, marquée par une augmentation du nombre d’arrestations arbitraires et des atteintes à la liberté d’expression et de la presse, ainsi que des cas de menaces contre les défenseurs des droits de l’homme ».
Le conseil des droits de l’homme des Nations-Unies a demandé au gouvernement à travers le ministre André Lite à « mener avec vigueur les évolutions législatives attendues en faveur du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, comme le président s’y est engagé, et à poursuivre les efforts en vue de renforcer l’état de droit et les institutions garantes de la démocratie, de faire progresser l’ouverture politique, de protéger de manière adéquate les défenseurs des droits de l’homme, et de ne pas permettre des reculs et de nouvelles atteintes aux droits politiques des citoyens congolais ».
Le ministre André a été également invité à s’impliquer pour « garantir l’indépendance de fonctionnement du Comité national de prévention contre la torture, conformément au Protocole facultatif se rapportant à la convention contre
la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ainsi qu’aux principes concernant le statut des institutions nationales pour la promotion et la protection des droits de l’homme.
L’ONU a également convié le patron des droits humains en RDC à « appliquer toutes les décisions des organes conventionnels et celles de la Commission
africaine des droits de l’homme et des peuples pour la protection et l’amélioration de la
situation des droits de l’homme dans le pays mais veiller à la dignité des détenus et des condamnés en leur offrant un cadre propice à leur réhabilitation en vue d’une réintégration adéquate dans la société.
Tout en demandant au gouvernement de la République démocratique du Congo de poursuivre la mise en œuvre intégrale des recommandations formulées par l’Équipe d’experts internationaux sur la situation au Kasaï dans son rapport3, en collaboration avec les membres de l’Équipe, en particulier celles relatives à la lutte contre l’impunité, afin que l’ensemble des auteurs de violations des droits de l’homme et d’atteintes à ces droits soient traduits en justice, ainsi que de promouvoir la réconciliation, l’ONU a exprimé sa satisfaction concernant l’engagement public de la République
démocratique du Congo en faveur de la justice et de la réconciliation au Kasaï, et encourage
le gouvernement à poursuivre ses efforts afin de matérialiser cet engagement, en particulier dans les domaines des enquêtes et des poursuites, des violences contre les femmes, y compris la lutte contre les violences sexuelles et fondées sur le genre, de la réconciliation entre les
communautés ainsi que du désarmement et de la démobilisation des milices.
Dans la foulée, le conseil des droits de l’homme à félicité André Lite pour « le processus d’implantation du mécanisme de justice transitionnelle en cours en RDC par la mise en place d’une commission nationale de justice transitionnelle et de réconciliation, y compris la création d’un fonds en faveur des victimes de crimes graves, de leurs proches ainsi que de leurs communautés, mécanisme susceptible de concilier la lutte contre l’impunité et la réconciliation avec la
possibilité de garantir la non-récurrence desdits crimes, conformément à la résolution 38/20
du Conseil des droits de l’homme en date du 6 juillet 2018.
Les membres de ce conseil, ont accueilli avec satisfaction le processus d’adhésion de la République démocratique du Congo à l’initiative des Principes volontaires sur la sécurité et les droits de l’homme dans les industries extractives, invite tous ses partenaires à lui apporter assistance dans la mise en œuvre desdits principes au niveau national, et recommande au gouvernement d’unifier, de façon lisible et cohérente, la coordination de toutes les initiatives d’où qu’elles viennent en la matière, en vue d’en garantir la transparence sur le plan tant national que multilatéral.
Toute fois, l’ONU salue aussi l’engagement ferme du président Félix Tshisekedi à améliorer la situation des droits de l’homme ainsi que les mesures positives prises depuis son investiture
pour lancer son programme de réformes.