Par CAS-INFO

« Beaucoup de questions étaient soulevées sur la sérénité du premier ministre honoraire face aux accusations de l’IGF concernant le dossier Bukanga Lonzo. Ayant appris que la Justice avait initié la levée de ses immunités en tant que Sénateur, il a décidé d’écourter son séjour à Conakry pour regagner Kinshasa. Cette décision pouvait étonner plus d’une personne. Mais tout est devenu aussitôt clair après une interview qu’il a livré le dimanche 9 mai 2021 à quelques journalistes », indique Elvis Zigabe.


Il ressort des propos de Matata Ponyo et « des preuves matérielles qu’il a mis à la disposition de quelques journalistes que le rapport de l’IGF était truffé d’un nombre élevé de contrevérité », a ajouté Elvis Zigabe.


« De manière générale, il ressort que l’IGF a menti au moins 8 fois dans son rapport » soutient-il.

Voici selon Elvis Zigabe les mensonges en question:
MENSONGE 1. L’IGF a menti en affirmant que le Bureau du premier d’avoir détourné 7,9 millions de dollars américains destiné à l’achat d’une machine (Ultimate Building Machine, UBM). L’IGF a également menti, en affirmant que cette machine n’a jamais été trouvé sur le site de Bukanga Lonzo.
Preuve. Une note du Ministre du ministre de l’industrie, datant du 27 mars 2019 et adressée au président de la République confirme pourtant que la machine « Ultimate Building Machine » (UBM) a été bel et bien achetée. Une mission réalisée par le ministère de l’Industrie, le lundi 23 octobre 2017, a certifié que l’équipement acquis auprès de MIC Industries Inc était bien conservé dans les conteneurs à Bukanga Lonzo.
MENSONGE 2. L’IGF a menti en affirmant qu’il n’existe pas d’étude de faisabilité proprement dite sur le Parc Agro-Industriel de Bukanga Lonzo, hormis le master plan. Preuve. En réalité, en plus du master plan, il y a également eu un plan d’affaires pour les 2 premières phases du projet et d’autres études qui ont été effectuées pour garantir le succès de ce projet, dont :

  1. Master plan du site de Bukanga Lonzo : analyse topographique, agronomique, architecturale, du marché et financier ;
  2. Analyse détaillée du sol (une première pour le pays) ;
  3. Plan d’affaires pour les 2 premières phases du projet ;
  4. Analyse financière par KPMG ;
  5. Étude de réalisation de la sous-station électrique et l’étude environnementale associée ;
  6. Étude d’impacts environnemental et social pour la partie de production agricole ;
  7. Étude socio-économique de la population établie sur les sites. Le master plan était soumis à KPMG pour évaluation et raffinement. Le rapport de KPMG est aussi disponible. Par ailleurs, ce qui semble ambigu dans le rapport de l’IGF et peut-être qu’il conviendrait de souligner est le fait qu’un plan d’affaires n’aurait aucun sens s’il n’est pas basé sur la connaissance de la structure du sol, de laquelle dépendent la sélection des spéculations, les méthodes culturales ainsi que la sélection des intrants et des équipements à utiliser.
    MENSONGE 3. L’IGF a menti en affirmant que le premier ministre honoraire est le concepteur et le planificateur du projet du Parc Agro-Industriel de Bukanga Lonzo (PAI BL en sigle).
    Preuve. En réalité, le projet du PAI BL remonte en réalité à 2010, c’est-à-dire avant que Matata Ponyo ne devienne premier ministre (DSCRP, PDDAA, PNIA, PAI). Les experts dans le domaine agricole en RDC peuvent le certifier. En outre, le premier ministre honoraire Matata Ponyo n’a jamais fait partie des équipes d’expert qui ont conçu le master plan du site de Bukanga Lonzo, c’est-à-dire des experts qui ont produit l’analyse topographique, agronomique, architecturale, du marché et financier du projet; il n’a pas participé aux travaux d’analyse détaillée du sol (une première pour le pays); il n’est pas intervenu dans l’élaboration du plan d’affaires pour les 2 premières phases du projet. De même pour les autres études (analyse financière par KPMG; étude de réalisation de la sous-station électrique et l’étude environnementale associée; étude d’impacts environnemental et social pour la partie de production agricole; étude socio-économique de la population établie sur les sites), il n’est jamais pas intervenu. La conception et la planification étaient l’œuvre des experts qui d’ailleurs n’étaient pas de la Primature. Et les conclusions de ces études étaient soit discuté en réunion du conseil des ministres, soit au sein des commissions interministérielles par les experts.
    MENSONGE 4. L’IGF a menti en affirmant que le premier ministre honoraire a choisi le partenaire sud-africain AFRICOM Commodities (Pty) Ltd qui avait trois ans d’existence au moment de la signature du contrat de gestion.
    Preuve. Le choix du partenaire sud-africain a été réalisé à l’issue d’une mission de vérification de la capacité d’AFRICOM qui était réalisée par les experts de quelques ministères concernés en Afrique du Sud. En effet, la mission de vérification de la capacité d’AFRICOM d’assurer la gestion du Parc Agro-Industriel de Bukanga Lonzo comptait les délégués de la Primature et des Ministères des Finances, Agriculture et Portefeuille. Chaque délégué a été choisi et désigné par son ministère et, à l’issue de la mission, a soumis à l’attention de sa hiérarchie un rapport de mission. Ensuite, Le choix du site 3 pour l’installation du premier parc agro-industriel est un processus qui a commencé lors du séminaire du gouvernement à Zongo. Au cours de ce séminaire, dans sa présentation, le Ministre des Travaux Publics avait souligné le manque de rentabilité économique des investissements consentis sur la Nationale 1 à cause du niveau très faible du trafic à l’exception du tronçon Kinshasa-Matadi (dans un seul sens). Parmi les recommandations, il était question de promouvoir des activités agricoles le long de la Nationale 1 y compris le développement des parcs agro-industriels tels que repris dans le Plan National d’Investissement Agricole (PNIA). Finalement des équipes d’identification avait été mises en place pour identifier les sites propices. Bukanga Lonzo a été ajouté après les analyses non-concluantes des sites de Nkundi (difficile d’accès), du Plateau de Bateke (manque d’eau et d’électricité) et Kimbinga (manque d’eau et d’électricité et loin d’un centre urbain important). C’est après l’identification du site que les experts sud-africains ont passé un mois sur le site pour analyser le sol et produire le business plan.
    Le choix du partenaire AFRICOM et du site Bukanga Lonzo était une recommandation des experts et non une décision du premier ministre honoraire.
    MENSONGE 5. L’IGF a menti en affirmant que, tout au long du cycle de vie du projet, le premier ministre honoraire Matata Ponyo au moins à travers soit son « Bureau » qui était le centre de gestion et d’engagement de toutes les dépenses du projet de Bukanga Lonzo, soit directement, ou indirectement à travers le Ministre-Délégué auprès du Premier Ministre, chargé des Finances, qui dépendait totalement de ce dernier.
    Preuve. Cette accusation est doublement mensongère :
    Premièrement : 70 pour cent des paiements effectués en faveur du projet de Bukanga Lonzo ont été réalisés après novembre 2014, c’est-à-dire au moment où Mr. Patrice Kitebi Kibol Mvul n’était plus Ministre-délégué auprès du Premier Ministre Honoraire, chargé des Finances. En réalité, le projet du PAI BL était lancé en juillet 2014. Et 5 mois plus tard, en décembre 2014, avec le remaniement du gouvernement, il n’y avait plus de Ministre-Délégué auprès du Premier Ministre, chargé des Finances. Monsieur Kitebi n’était pas membre du gouvernement Matata II.
    Deuxièmement : l’engagement en finances publiques dénote l’opération par laquelle une personne morale soumise aux règles de la comptabilité publique crée ou constate à son encontre une obligation de laquelle il résultera une dépense. De ce fait, considérer « le Bureau du Premier Ministre honoraire » comme « le centre de gestion et d’engagement de toutes les dépenses du projet » n’est pas malhonnête. En outre, les lettres d’autorisations des paiements qui émanent de la Primature, dont la nature des dépenses est fondamentalement liée à certains paiements spécifiques n’ayant pas trait à des dépenses courantes, représentent moins de 5 pour cent. De ce fait, se baser sur ces correspondances pour conclure que la Primature était un centre de gestion et d’engagement de toutes les dépenses du projet est une démarche fondamentalement biaisée.
    MENSONGE 6. L’IGF a menti en affirmant que le premier ministre honoraire Matata Ponyo n’avait pas mis en place des mécanismes minima pour garantir la surveillance dans l’utilisation des fonds décaissés par le Trésor public. Preuve. Cette accusation est mensongère à trois niveaux, car une gestion prudentielle était bel et bien mise en place dans l’implémentation du projet Bukanga Lonzo.
    NIVEAU 1 : Contrairement à que l’IGF affirme, en son temps, des mesures appropriées étaient prises pour garantir une gestion saine du projet Bukanga Lonzo (PAI BL). Plus précisément, le gouvernement avait renforcé la gouvernance du projet Bukanga Lonzo :
  8. En mettant en place une commission interministérielle présidée par le Ministre de l’Agriculture ;
  9. En exigeant l’enregistrement des entreprises chacune avec des organes de gestion y compris ceux de contrôle ;
  10. En commandant, suivant l’initiative du Premier Ministre, un audit de la gestion d’AFRICOM quelques mois après le lancement du projet.
    NIVEAU 2 : Vouloir à tout prix faire porter la responsabilité au premier ministre honoraire Matata Ponyo est incompréhensible dans la mesure où :
  11. Chaque société dans le cadre du projet Bukanga Lonzo devait s’engager à exercer ses activités dans le strict respect des lois et règlements, et tenir à ce que ses employés agissent toujours en ce sens. À cet effet, un code de conduite et d’éthique d’affaires avait été élaboré et constituait le fondement de l’engagement en matière d’intégrité, de conformité et d’éthique. Les principes y édictés constituent les normes fondamentales de comportement attendues de tous les employés.
  12. De ce qui précède, les dirigeants sont responsables non seulement de leurs propres actes mais aussi de la promotion d’une culture de respect du code et des lois en vigueur.
  13. Ce code était signé par les dirigeants des sociétés créées dans le cadre du projet Bukanga Lonzo.
    NIVEAU 3 : Des documents officiels attestent plusieurs missions de contrôle et audits ont été commandités sous l’initiative du premier ministre honoraire pour, précisément, s’assurer que la gestion du Parc correspond aux engagements contractuels.
    MENSONGE 7. L’IGF a menti en transmettant au premier ministre honoraire Matata Ponyo une note de synthèse du rapport (10 pages) qui ne comprenait pas certains éléments clés du rapport entier. En même temps, l’IGF a transmis à son réseau de journalistes le rapport entier (18 pages).
    Preuve.
    Parmi un des éléments-clés qui ne figure pas dans le rapport synthèse, il y a lieu de noter l’accusation mensongère de l’IGF selon laque : 5 Le « Bureau » du premier ministre honoraire Matata avait détourné 7,9 millions de dollars américains, destiné à l’achat d’une machine d’usine mobile et construction (UBM) qui coutant plus de 7,9 millions de dollars américains et qui n’a jamais été livrée ».
    MENSONGE 8. En novembre 2020, dans une conférence de presse, l’IGF avait déclaré qu’il existe un compte bancaire en Afrique du Sud où les complices se retrouvaient régulièrement pour se partager l’argent détourné dans le cadre du projet du Parc Agro-Industriel de Bukanga Lonzo.
    Preuve.
    Malgré le fait que le secteur bancaire est l’un des secteurs le plus traçable au monde, l’IGF n’arrive toujours pas brandir des preuves ou de fournir le montant perçu par les prétendus détourneurs. En revanche, soit il s’accroche à une accusation de nature psychologique « Détournement intellectuel »; soit il se livre en spectacle dans les émissions télévisées.
    En réalité, l’IGF a menti plus de 8 fois dans son rapport. Toutefois, pour les autres contre-vérités, le premier ministre honoraire a jugé utile de réserver les éléments de preuves supplémentaire des mensonges et contre-vérités minutieusement concoctés par l’IGF à l’attention de la Justice congolaise pour toute fin utile.
    De son côté, l’IGF multiplie les sorties pour continuer dans les médias sans brandir des preuves convaincantes du détournement.
    Dossier à suivre.