Par Jonsard Mikanda
Suspendu de ses fonctions du directeur général de l’autorité de l’aviation civile par le ministre des transports et voies de communication, Jean Tshiumba Mpunga a saisi le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba pour contester sa suspension.
Dans sa lettre adressée au chef du gouvernement, le DG dénonce des motifs fantaisistes évoqués par le ministre des transports pour motiver sa suspension alors qu’il est mandataire de l’Etat, nommé par Ordonnance du Chef de l’Etat, « sans s’en référer au préalable à la hiérarchie ».
Jean Tshiumba a rappellé dans sa saisine que l’exploitation à haute altitude des ballons libres non habités a fait l’objet d’une lettre de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) adressée aux Etats membres en date du 17 juin 2016.
En mai 2019, ce dernier avait été saisi par le secrétaire général aux affaires étrangères, à la suite d’une demande venue de l’ambassade de France à Kinshasa sur l’autorisation de survol des ballons pressurisés stratosphériques.
Le DG de l’AAC explique qu’il avait transmis cette demande au conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité après quoi il avait obtenu un avis favorable avant d’autoriser l’atterrissage de ces ballons.
« C’est sur base de cet avis favorable qu’il a été procédé, par mes soins, à la signature de la lettre d’accord avec Loon LLC en date du 30 septembre 2019. Il s’agit, ni plus ni moins, comme c’est le cas du survol/atterrissage éventuel de ces ballons, comme c’est le cas du survol/atterrissage des aéronefs classiques dont les autorisations ont toujours été délivrées par l’AAC/RDC, en coordination avec les services de sécurité et non par le ministre des transports et voies de communication », précise le DG.
« Affirmer que l’accord a été signé à l’insu du gouvernement, que le vol de ces ballons et la signature de l’accord relèverait du gouvernement est une contre-vérité insoutenable qui ne saurait justifier un Cate de suspension dans un Etat de droit », ajoute-t-il, en demandant au premier ministre d’instruire le ministre d’annuler son arrêt de suspension « qui ne repose sur aucun fondement ».
Pour lui, la démarche du ministre des transports revêt un caractère abusif.