Par CAS-INFO
Le député et opposant Martin Fayulu a pris part au culte de ce dimanche 25 février 2018 à la paroisse Saint Joseph de Kalamu. Comme partout ailleurs dans la capitale, la police, déployée en masse, a empêché la marche prévue ce jour en tirant des bombes à gaz lacrymogènes. Pas de quoi démobiliser le président de l’ECidé. Pour Martin Fayulu, qui prône toujours le départ du chef de l’État, une nouvelle preuve est faite sur l’impossibilité d’avoir les élections crédibles à la fin de l’année. Il s’est confié à CAS-INFO
Vous avez affirmé que la police vous a inquietés. Vous le confirmez ?
Très inquiétés. Dès qu’on a terminé la messe, ils ont commencé à tirer les gaz lacrymogènes. Après, nous sommes sortis, on a fait la file pour marcher, ils sont venus devant la porte, ils ont barricadé la porte. Nous avons contourné l’église. On a commencé à marcher à l’intérieur de l’église. La Monusco était là. Finalement, nous sommes allés à la grotte, on a dit, on va les déjouer. Nous nous sommes agenouillés devant la grotte. Nous avons prié pendant 30 minutes. Puis, nous avons suivi les prêtres. Je suis encore resté dans le quartier, en train de discuter avec les jeunes.
Peut-on dire que votre marche a tourné court ?
On peut dire qu’elle a tourné court. Dans la mesure où les prêtres ne voulaient pas répondre à leur provocation. Étant donné qu’ils ont déjà commencé à tirer des gaz lacrymogènes. Nous avons dit, l’important pour nous, c’est qu’on a lu la déclaration, qui dit que nous nous sommes réunis pour demander le départ de Kabila. Qu’ici, nous avons marché pour libérer l’avenir du Congo et pour arrêter la dictature au Congo. Donc, pour nous, le message est là. Nous n’avions pas à aller plus loin. C’est la suite de ce que nous allons faire de ça qui compte. Nous avons pris tout le monde à témoins. Que, la mobilisation est parfaite et que le peuple Congolais ne veut pas de Kabila. Maintenant, tout le monde doit s’assumer y compris la communauté internationale.
Joseph Kabila est-il en train de prendre le dessus sur vous ?
Non. Kabila ne peut pas prendre le dessus sur nous. Vous allez voir. Il va diriger qui ? C’est comme ça que nous demandons cette transition sans Kabila. Aujourd’hui, le monde entier comprend qu’on ne peut plus rien faire avec ce monsieur. Il n’y a pas à négocier avec lui. Et nous sommes intransigeants. Il doit partir. C’est la seule solution, la transition sans Kabila est impérative. Il doit partir pour que nous puissions mettre en place un gouvernement qui va nous organiser les élections crédibles et transparentes. Avec Nangaa, porte-parole de la CENI, son président Basengezi et avec leur chef Kabila, on ne pourra jamais avoir des élections crédibles. Ça, c’est la démonstration que nous sommes en train de faire aux messieurs et dames de la communauté internationale, eux qui pensaient que Kabila est un homme qu’on pouvait raisonner. Kabila a une mission : déstabiliser le Congo, pour que les pays limitrophes puissent chacun se servir comme il entend.