Par CAS-INFO

C’est une affaire complexe et embarrassante qui pollue en même temps, la vie politique à Kinshasa et Lubumbashi, siège de la Générale des carrières et mines (Gécamines), entreprise de droit privé détenue à 100% par l’état congolais.

Il s’agit d’un prêt de 200 millions d’euros que la Gécamines aurait contracté auprès de Fleurette, devenue Ventora, propriété de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler. Mais selon l’association congolaise pour l’accès à Justice (ACAJ) qui a révélé ce dossier troublant, la Gécamines et Ventora essayent de monter un scénario pour justifier le remboursement d’un prêt fictif.

« Lorsqu’un président d’une ONG des droits de l’homme sans être procureur général ni avoir droit à se substituer à lui, met en accusation des personnes dont la procédure pénale n’est qu’au stade de l’enquête, par ailleurs secrète, confidentielle et inquisitoire, et cela plusieurs fois par jour, plusieurs par semaine et plusieurs semaines par mois, par voie audio vidéo et par écrit, faut- il le considérer comme respectueux du principe de présomption d’innocence, et que par ailleurs, il est censé parfaitement connaître », s’est indigné le professeur Raphaël Nyabirungu, avocat conseil de la Gécamines, au cours d’un point de presse donnée ce vendredi, 03 janvier 2020 à Kinshasa.

Et de s’interroger , « ne sommes nous pas déjà en pleine violation d’un principe majeur des droits de l’homme » ?

À l’origine de la révélation du scandale, ACAJ et son président ne désarment pas. Le défenseur droit- de- l’hommiste qui voit dans ce dossier une « tentative de blanchiment des capitaux » appelle la justice à sévir. De quoi révolter les avocats de la Gécamines.

« Le président et son ONG sont hors jeu, sont dans l’arbitraire et l’anarchie, en pleine dénégation de l’État de droit qu’ils sont censés défendre et au nom duquel ils se prétendent d’avoir le droit de se mêler de tout et en grande partie de ce qui ne les concerne pas », ajoute Raphaël Nyabirungu.

Alors que l’affaire est pendante en justice, l’avocat des hauts responsables de la Gécamines estime qu’il est de son devoir de se poser des questions sur le motif de la campagne menée par Georges Kapiamba, sans le citer. Selon lui, il s’agit d' »un activisme suspect, un activisme incompatible avec la défense des droits de l’homme dont la présomption d’innocence, valable pour tous et respectable par tous, est une composante essentielle ».

Les avocats de la Gécamines qui n’ont pas souhaité s’exprimer sur le fond du dossier arguant que l’affaire est déjà en instruction à la justice estiment par ailleurs que les dénonciations de ACAJ tombent sous le coup des infractions d’injures, diffamation et dénonciation calomnieuse, punies par le code pénal.

Pour rappel, cette mise au point intervient alors qu’une plainte a été déposée cette semaine par Constant Mutamba, mandataire en mines contre Georges Kapiamba pour les infractions précitées.