C’est le moment le plus émouvant du 29e sommet de l’Union Africaine à Addis Abeba. Ellen Jonson Sirleaf, 78 ans, participait à sa dernière réunion en tant que chef d’État. Elle a fait ses adieux à ses homologues ce mardi à la clôture des travaux.
« Dans 3 mois, le Liberia connaitra une transition au pouvoir. Une première transition pacifique après des décennies de guerre », a annoncé la prix Nobel de la paix. Faisant valoir son bilan à la tête de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest déchiré par des années de conflits.
Dans une salle de l’Union africaine remplie des présidents « à vie », madame Sirleaf qui va passer le flambeau à son successeur en Octobre a tenu, à, d’ores et déjà, tourner la page. « Il est vrai que les honneurs, les palais, la signature des livres vont me manquer ». Réponse du président en exercice de l’Union africaine Alpha Condé, « On continuera à vous dérouler le tapis rouge ».
Arrivée au pouvoir en novembre 2005 après s’être défaite difficilement de l’ancienne star du ballon rond Georges Weah, Ellen Johnson hérite d’un pays émietté dans lequel règnent encore des seigneurs des guerres. Ancienne fonctionnaire de la Banque mondiale, elle va se servir de cette expérience dans les institutions internationales pour ouvrir le pays dont les ressources naturelles sont sous embargo. Grâce à son programme axé sur quatre piliers : la sécurité, la primauté du droit et de la gouvernance, la relance économique et la reconstruction des infrastructures – elle demande la levée des sanctions sur les exportations de diamants. Chose que l’Onu autorise.
Malgré les difficultés dues à la chute des matières premières, la croissance économique du Liberia devait passer de 0,4 % à 2,8 % en 2016, selon les prévisions de la Banque Mondiale. Et même si le chômage reste record à Monrovia et dans le reste du pays, le Liberia a oublié les années sombres de Charles Taylor. C’est tout à l’honneur de la « dame de fer », qui s’en va la tête haute.