Félix Tshisekedi, UA

Par Yvon Muya

Félix Tshisekedi n’en finit plus de voir sa bonne étoile continuer à briller. Alors que la quasi-totalité de la communauté internationale a reconnu sa victoire à la présidentielle du 30 décembre 2018, le nouveau président congolais a été élu dimanche au poste de 2e Vice-président en exercice de l’Union africaine. Il accompagnera, avec son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa, le nouveau président en exercice, l’égyptien Abdel Fatah Al-Sisi.

Deuxième vice-présidence tournante, la fonction reste symbolique et un succès de plus pour la diplomatie congolaise. Mais pour le président Félix Tshisekedi, elle ne pouvait pas tomber mieux. Alors qu’il est toujours contesté par son «frère» et opposant Martin Fayulu, qui continue à réclamer la «vérité des urnes», le nouveau président congolais reçoit par cette désignation un nouveau soutien de taille de la part de l’organisation panafricaine.

Le fait déjà pour l’Union africaine de lui dérouler le tapis rouge trois semaines seulement après la confirmation de sa victoire par la Cour constitutionnelle congolaise, constituait déjà le signe que l’UA a déjà bien tourné la page de la polémique sur les élections congolaises. En le hissant dans les instances dirigeantes de l’organisation, les dirigeants africains viennent de passer un message clair à l’opposition congolaise. Pour eux, le seul vainqueur et le seul à pouvoir engager désormais la RDC est bien Félix Tshisekedi.

L’intéressé n’a d’ailleurs pas tardé à signifier à l’Afrique ce nouveau vent qui souffle sur les bords du fleuve Congo. Il a, au cours de son premier discours devant ses pairs, salué la première alternance historique depuis l’indépendance du pays en 1960. Une passation de pouvoir pacifique qui a selon le président congolais ‘’démenti tous les pronostics du chaos après les élections’’, a déclaré Félix Tshisekedi.

Cependant, pour renforcer cette paix, le successeur de Joseph Kabila s’est posé devant ses homologues en champion de l’État de droit. Il nous faut sans relâche, a-t-il fait valoir, « consolider la paix, combattre les antivaleurs, construire un État de droit et renforcer la politique de bons voisinage et de règlement pacifique de nos différends », a assuré le nouvel homme fort de la RDC en faisant allusion à l’instabilité chronique dans l’est de la RDC. « Il n’est donc plus acceptable que le Congo, mon pays, puisse être indéfiniment victime de la convoitise de ses immenses ressources naturelles. Cependant, à travers un partenariat gagnant-gagnant, la RDC s’engage à apporter sa contribution à toute action visant la mise en valeur de ses ressources pour le bien-être de l’Afrique et du reste du monde. ». Voilà le monde prévenu.